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COUPURE DE TELECOMMUNICATIONS AU TCHAD : Déby comme Sassou  

 

A l’issue du scrutin présidentiel du 10 avril 2016 au Tchad, la CENI a 15 jours pour proclamer les résultats. Avant cela, le pouvoir de N’Djamena a coupé toutes les télécommunications au Tchad, comme le président Sassou Nguesso l’avait fait au Congo Brazzaville pour permettre à l’instance électorale de pré- fabriquer des résultats, loin des regards indiscrets des acteurs de la société civile. Malgré l’introduction de la biométrie dans le processus électoral pour plus de transparence, Idriss Déby et son clan semblent vouloir se donner du temps pour falsifier les résultats. Ils ont quinze longs jours pour y parvenir, alors que les pays comme le Mali, le Bénin ou le Niger, ont proclamé en quelque 3 jours, les résultats des scrutins organisés dans chacun de ces pays. Le Tchad n’est pourtant pas plus vaste que le Mali ou le Niger. Les délais de proclamation des résultats du scrutin en 15 jours, traduisent un manque de volonté politique et de quiétude dans le camp présidentiel. Ils traduisent plutôt une volonté de falsifier les résultats du scrutin. Car, plus les choses traînent, plus on a l’impression qu’on a l’intention de truquer les chiffres. En effet, il ne faut surtout pas perdre de vue le contexte dans lequel s’est organisée l’élection présidentielle au Tchad.

Déby est connu pour avoir investi beaucoup d’argent dans l’armement

Déby était contesté au départ pour son 5e mandat et il n’a pas hésité à recourir à la répression et à emprisonner des opposants et des acteurs de la société civile pour se maintenir dans la course pour la présidentielle. En faisant couper les télécommunications au Tchad, à savoir téléphone, Internet et réseaux sociaux, Déby apporte de l’eau au moulin de tous ceux qui crient à la mascarade électorale. Quoi de plus étonnant quand on sait que Déby n’a pas intérêt à ce que ces élections  se déroulent dans la transparence ! Et le plus grave, c’est que rien de tout cela n’émeut ni les Occidentaux ni l’Union africaine.  Nous sommes au Gondwana. Une chose est sûre : tous ces satrapes qui s’accrochent au pouvoir, ne sont pas les plus intelligents  ni les plus compétents de leur pays. Leur seule chance est d’être nés en Afrique où n’importe qui peut rêver d’être président en empruntant la voie du raccourci, notamment celle des armes. C’est  peut-être pour cela que tous ces parvenus ne  veulent pas entendre parler de l’après- pouvoir. N’importe qui n’est pas président en Occident. Et ces satrapes n’imagineraient jamais arriver un jour au pouvoir, s’ils étaient des Occidentaux. Ils ont les armes du peuple avec eux, qu’ils utilisent contre ce même peuple pour le réduire au silence. Déby est connu pour avoir investi beaucoup d’argent dans l’armement. Il n’est donc pas prêt à quitter le pouvoir. Advienne que pourra. Le renard du Sahel rompu à la traque des djihadistes et des terroristes au Sahel, restera au pouvoir. Et probablement pour encore longtemps. A moins que la nature en décide autrement.

Lonsani SANOGO

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