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Capitaine Ibrahim Traoré à la rencontre des « Wayiyans »:  » tout pousse au Burkina, on nous avait menti « 

Face aux Wayiyans le 17 février au Palais des sports de Ouaga 2000, le président de la transition est revenu sur les raisons ayant occasionné le retrait des pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) de la CEDEAO. De ses explications, il ressort que l’institution a perdu son essence à savoir être une institution au service des peuples. Sur le volet alimentaire, le chef de l’Etat a confié : « tout pousse au Burkina ».

 « Lorsque le 26 juillet, le Niger a décidé de prendre son destin en mains, nous étions surpris de voir l la CEDEAO, apparaitre avec une force en attente. Où était cette force lorsque des milliers et des milliers de Nigériens étaient tués par les terroristes ? Où était cette force lorsque des milliers de Burkinabè, Maliens et Nigériens mourraient sous les balles des terroristes ? Ils ont dit qu’ils allaient, avec cette force, déloger les vaillants fils du Niger qui ont pris leur destin en mains. Pensez-vous que ce sont des femmellettes qui sont au Niger ? Il y a des combattants, l’armée nigérienne est guerrière. Elle combat depuis des années. Ce n’est pas une armée de défilé… Et les armées de l’AES ont décidé de s’unir et nous attendons cette force en attente. Il faut que ces soi-disant démocrates comprennent. Lorsque des milliers de Nigériens sont morts sur leur lit d’hôpital par manque d’électricité ou de médicaments, c’est un crime. Ils sont responsables de ces morts.  La même chose se passe au Mali. Au Burkina, nous avons des sanctions indirectes. Parce qu’il faut que les gens comprennent, lorsqu’ils partent prendre leurs consignes de l’autre côté, ils font tout pour l’appliquer. Cela est honteux ! Certains ont décidé de ne pas fournir l’électricité à nos pays ! Ce n’est pas gratuit, nous payons ! Ils ont essayé de faire souffrir le Mali et bien sûr en faisant fi de tous les textes, et de ne plus donner l’électricité au Mali, espérant que la population se révolte. Ça ne marche pas ! Lorsque cela a duré, certains étaient obligés de faire payer leur propre peuple en augmentant le coût de l’électricité ;  ça va encore augmenter. Cela nous donne plusieurs leçons en ce sens que l’indépendance, la souveraineté que nous prônons, nous devons tout faire pour qu’elle soit. Ils nous ont donné de très belles leçons et nous avons très bien compris. Certains ont fermé leur port, ce qui va d’ailleurs à l’encontre de tous les textes internationaux parce qu’on ne doit pas fermer les ports à un pays sans littoral. Ils l’ont fait, ils ont violé les textes. La communauté internationale n’a pipé mot, personne n’a parlé au sein de la CEDEAO. Dans les ports, nous ne faisons pas transiter nos marchandises gratuitement. Nous payons. Et ceux qui le font récoltent aujourd’hui les pots cassés. C’est une leçon qu’il ne faut toujours pas appliquer les consignes des maitres… La CEDEAO n’a jamais fait un communiqué pour féliciter une victoire de nos armées. A peine elle condamne du bout des lèvres et très rarement lorsqu’il y a des massacres. Où est cette CEDEAO des peuples ? Nous ne pouvons pas citer tout le mal qui a été fait à nos peuples et nous avons décidé en toute âme et conscience de nous retirer et de nous concentrer sur notre organisation commune », a expliqué le chef de l’Etat ajoutant qu’« il n’y a pas à avoir  peur ». A son avis, sur le plan alimentaire, le Burkina peut atteindre l’autosuffisance alimentaire et tout sera mis pour que ce soit le cas. « Dernièrement, certains ont décidé d’interdire l’exportation de certains produits alimentaires vers le Burkina. Ils ont donné une durée. Nous ferons en sorte qu’à la fin de cette durée, nous interdisions l’entrée de ces produits sur notre territoire. Nous avons fait beaucoup d’expériences cette année et je peux vous assurer que sur le volet alimentaire, le Burkina peut être autosuffisant. Tout pousse au Burkina et nous avons de braves paysans. Nous mettrons tout en œuvre pour que les paysans puissent labourer leurs terres et cultiver dignement et que nous n’importions plus. Et je défie quiconque doute de cela que si nous décidons aujourd’hui au Burkina d’être dans 3 ou 5 ans exportateur de cacao, nous le ferons. Je vous dis et répète : tout pousse au Burkina. On nous avait menti », a laissé entendre le capitaine Ibrahim.

Cette rencontre a été l’occasion pour lui de mettre en garde les « valets locaux » de l’impérialisme. « Tout ce qu’ils souhaitent pour le Burkina Faso, c’est le chaos. Parce qu’ils espèrent faire venir ces forces étrangères et espérer récupérer la situation dans 10 ans, même dans 20 ans. Mais nous ne laisserons jamais parvenir. Voilà pourquoi nous avons mis en garde pendant plus d’un an les valets locaux, les esclaves de salons pour qu’ils ne trahissent pas leur patrie au profit de l’impérialisme. Certains ont compris et se sont rangés. D’autres n’ont pas compris parce que se croyant plus malins. Aujourd’hui, nous n’avons plus de sentiments sur ce point. Quiconque va trahir sa patrie au profit de l’impérialisme sera traité comme tel (…) ».

Colette DRABO

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