La Commission nationale des droits humains (CNDH), appuyée par l’USAID, a, à travers l’Association du bureau américain/Initiative pour l’Etat de droit (ABA-ROLI), dans le cadre des droits des PDI et violences basées sur le genre, initié une formation à l’endroit de la population de Ouahigouya. Le gouvernement entend, à travers ce cadre d’échanges, réduire considérablement les violations des droits humains dans un contexte de crise sécuritaire. L’activité a eu lieu dans la salle de conférences de la mairie de Ouahigouya, le vendredi 29 novembre 2024.
« Agir ensemble pour protéger les droits humains », telle est la devise de la Commission nationale des droits humains (CNDH). Depuis 2015, notre pays est confronté à une crise sécuritaire qui a occasionné des déplacements massifs de populations à l’intérieur du pays. Dans les localités hôtes, ces Personnes déplacées internes sont victimes de violences, surtout la gent féminine. Conscient que la dignité humaine est sacrée, le gouvernement du Burkina Faso, accompagné par l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID), à travers l’Association du bureau américain/Initiative pour l’Etat de droit (ABA-ROLI), s’est doté d’un outil de prévention, de lutte contre les violations des droits humains et d’oppression du phénomène. C’est à cet effet que cette séance de sensibilisation (outreach) a été initiée à l’endroit de la population de la ville de Ouahigouya qui fait partie des villes qui ont accueilli plus de déplacées internes.Ces échanges ont porté sur la présentation des missions de la CNDH, la sensibilisation sur les Violences basées sur le genre (VBG), les droits des Personnes déplacées internes et l’assistance juridique aux populations. Kouzodon Dah, conseiller en droits humains et chef de service Droits civils et politiques, et Paul Kabré, Secrétaire général de la CNDH, ont facilité les échanges. A les entendre, la vulnérabilité, la pauvreté et l’impunité des auteurs sont des facteurs qui favorisent l’exploitation sexuelle, psychologique, physique, économique et patrimoniale des Personnes déplacées internes. Pour ce faire, disent-ils, « il faut corriger les insuffisances qui ne facilitent pas l’accès et la connaissance de la CNDH et de ses missions ». Il s’agit notamment, selon eux, de la barrière linguistique, car « de par le passé, nos activités se déroulaient en langue étrangère (française, Ndlr) ».
Les conférenciers ont informé la population qu’elle peut dénoncer les exactions auprès des services de l’action humanitaire, de la Gendarmerie, de la Police nationale et du parquet. « Cependant, la CNDH intervient au cas où il n’y a pas eu de suite favorable », ont-ils indiqué. Le Secrétaire général de la CNDH a laissé entendre que cette structure est mise en place par l’Etat à travers la loi adoptée en 2016. « La CNDH est un outil d’interpellation et de conseil en matière de Droits humains (DH) », a-t-il indiqué. Il a souligné qu’il existe un mécanisme qui protège les DH et un autre qui s’occupe des plaintes. « Pour tout besoin, les intéressés peuvent appeler au numéro vert 80 00 12 94, contacter par WhatsApp au 06 00 14 15 ou se déplacer au siège de la CNDH », a-t-il conclu.
Saluant l’initiative, Pauline Kéïta du Bureau régional des personnes âgées, chargée des questions de la santé et de l’action sociale, a demandé que cette formation soit étendue aux autres provinces de la région. Lucien Amos Lankoandé, PDS de la commune de Ouahigouya, a, quant à lui, traduit toute sa gratitude sur le choix porté sur sa commune pour l’organisation de la campagne d’engagement communautaire contre les violences basées sur le genre et pour la protection des droits des PDI. « La commune s’engage à accompagner cette initiative qui est noble, étant donné que la dignité humaine est inaliénable », a-t-il conclu.
Dans son discours d’ouverture, Gonta ALida Henriette Da, présidente de la CNDH, a laissé entendre que la mobilisation témoigne de l’engagement et de la volonté de la population de la région du Nord pour la lutte contre la violation des droits humains en général et ceux des PDI en particulier. Elle a rendu hommage aux OSC qui abattent un travail remarquable dans ce sens. « Elles sont des porte-voix des populations à la base, qui leur permettent d’identifier et de plaider en faveur des PDI ». Selon elle, le défi actuel nous impose, individuellement et collectivement, le changement des mentalités qui consiste à abandonner les veilles habitudes. Elle dit être reconnaissante envers les partenaires, l’USAID, l’Association du bureau américain/Initiative pour l’Etat de droit (ABA-ROLI). Etaient présents à cette rencontre, entre autres, le premier responsable de la région du Nord, des autorités administratives, coutumières, religieuses et militaires. Naaba Koutou, notable coutumier, a assuré la modération lors des échanges.
A noter que le nouveau plan stratégique de la CNDH couvre la période 2023-2027.
Adama Senghoor OUEDRAOGO (Correspondant)