Le Dialogue annuel sur la paix et la sécurité en Afrique, organisé par la Fondation Thabo Mbeki à Johannesburg en Afrique du Sud, s’est clôturé le 6 septembre, après trois jours de travaux. Cette année, la crise en République démocratique du Congo (RDC) était au programme des discussions. Mais si l’opposition congolaise et la société civile ont été largement représentées à cette plateforme de réflexion stratégique pour la paix en Afrique, le gouvernement et les conseillers de Félix Tshisekedi, ont, quant à eux, décliné l’invitation de l’ancien président sud- africain. Et pour cause : ils estiment que Thabo Mbeki est trop proche de l’ex-président Joseph Kabila. Rappelons que Martin Fayulu, lui aussi, a décliné l’invitation en pointant le doigt sur l’organisation et les objectifs poursuivis par ce dialogue. Ce dernier dit privilégier un processus inclusif local qui serait, souhaite-t-il, piloté par les Eglises.
Avec ce refus, Félix Tshisekedi n’a-t-il pas manqué une occasion pour faire la paix avec ses adversaires ? En tout cas, la raison pour laquelle il a boycotté le rendez-vous de l’Afrique du Sud, peut paraître un procès d’intention que Félix Tshisekedi fait à Thabo Mbeki.
Félix Tshisekedi gagnerait à descendre de son piédestal en vue de faciliter un retour de la paix en RDC
En effet, aucun sacrifice n’étant de trop, s’il peut contribuer à la paix, il aurait dû prendre part à ce dialogue, quitte à récuser certaines propositions de solutions au conflit auquel est confronté son pays. En tout cas, Félix Tshisekedi n’a pas intérêt à continuer de raidir la nuque. Il gagnerait à descendre de son piédestal en vue de faciliter un retour de la paix en RDC. Surtout quand on sait qu’au moment même où s’ouvrait le dialogue sur la paix en Afrique du Sud, les armes crépitaient toujours dans l’Est de la RDC.
Du reste, l’AFC/M23 qui a pris part à ce dialogue, n’est pas passé par quatre chemins pour laisser entendre que « Félix Tshisekedi est un obstacle à la paix et qu’il doit partir ». Il en est de même pour le FCC de Joseph Kabila qui tient quasiment le même discours, même s’il demande des voies pacifiques et un dialogue national. Quant au parti de Moïse Katumbi, Ensemble pour la République, lui revient sur « des fraudes électorales passées ».
Mais il ne faut pas trop charger Tshisekedi. On peut se demander, en effet, si Thabo Mbeki, s’il est vrai qu’il est proche de Kabila, n’est pas mal placé pour tenter une quelconque médiation dans la crise congolaise. Surtout qu’en la matière, il avait, dans le passé, échoué à ce genre d’exercice. A l’époque, il avait été récusé pour les mêmes raisons, c’est-à-dire le parti pris. Quoi qu’on dise, l’essentiel est que la RDC parvienne à se sortir de ce bourbier dans lequel elle est plongée depuis un bon moment.
Kiswendsida Fidèle KONSIAMBO