Ceci est une tribune de Dr Ablassé Ouédraogo sur la conduite de la transition au Burkina. Il dénonce des agissements odieux.
Il est tout simplement effarant et inimaginable que les Voltaïques et ensuite les Burkinabè qui se sont battus corps et âme et sans relâche pour la liberté, la démocratie, les droits de l’Homme et le droit à la vie tout simplement, vivent en 2023 un cauchemar jamais égalé.
En effet, dans le Burkina Faso de 2023, des citoyens, honnêtes et patriotes, sont menacés, intimidés, muselés, enlevés, embastillés et enrôlés de force au sein des VDP (Volontaires pour la Défense de la Patrie) pour avoir tout simplement exprimé tout haut une opinion pertinente et utile pour notre chère patrie mais souvent en contradiction avec la pensée des tenants du pouvoir du moment.
Aujourd’hui communiquer sur sa conviction personnelle par rapport à la dynamique très inquiétante et préoccupante de notre pays, qui dans la réalité des faits est en train de sombrer corps et âme, vous attire systématiquement la foudre des gouvernants et de ses ouailles, alors que toutes les critiques peuvent ne pas être négatives et c’est dans la contradiction qu’on arrive toujours à trouver la « voie » du salut. Le drame est que tout le monde se terre dans la peur, si bien que dire la vérité sur les sujets de la société est devenu un crime de lèse-majesté et tout se passe comme si le Burkina Faso était un pays d’Amérique Latine des années 70 où les rapts constituaient le fondement de la gouvernance.
L’histoire nous enseigne toujours. Le pouvoir est éphémère et il y a une justice immanente si bien que les acteurs et complices des agissements odieux et inhumains sont toujours rattrapés et finissent par payer cash, tôt ou tard, le prix.
Les ancêtres veillent au grain et le Burkinabè reste stoïque et jamais pressé. Sa force est de ne jamais se renier. Personne à titre individuel ne détient le titre foncier du Burkina Faso, le bien commun à tous. C’est pour cela qu’il faut travailler pour le rassemblement de tous, pour l’unité et la réconciliation nationales et bannir définitivement l’exclusion de même que les actes dégradants et humiliants pour ses compatriotes.Il nous faut de la gouvernance par l’inclusion, en ne laissant aucun Burkinabè au bord de la route et en utilisant la femme et l’homme qu’il faut à la place qu’il faut, au moment qu’il faut. Cela doit être la règle de conduite pour tous. Il est acquis que notre pays, le Burkina Faso, regorge de compétences enviées et appréciées en Afrique et dans le monde.
L’occasion est indiquée pour faire le constat que les autorités coutumières et religieuses et les associations de défense des droits de l’homme, si dynamiques et loquaces sous d’autres régimes, ne donnent pas de la voix pour contrer, désapprouver et condamner ces enlèvements extra judiciaires qui se multiplient dans notre pays. Leur silence étonnant est coupable et pourrait friser la complicité sinon l’acceptation ou la résignation.
Ce qui est difficilement compréhensible dans nos us et coutumes. Dieu demeure toujours au contrôle et sait, au moment opportun, corriger les erreurs de la trajectoire tracée par les uns afin de restaurer la bonne direction pour le bonheur de tous. Dans notre culture, il se dit Dieu n’est jamais en retard. Il intervient toujours à son moment, et c’est toujours le bon moment.Ne dit-on, d’ailleurs pas, que ce qui est entamé est terminé ?
Dieu aime le Burkina Faso ! « Rien n’arrête une idée arrivée à son heure »
Dr Ablassé OUEDRAOGO
Commandeur de l’Ordre National