L’invité de votre média, actuburkina, cette semaine, est un agent de la Police nationale. Mais en plus de cette casquette, il est artiste-musicien avec à son actif un album de 7 titres et des singles. Natif de Tougan où tout a commencé, Soumaïla Koussoubé à l’état civil mais Soumbil Dizaïna comme nom d’artiste, se prononce, dans l’entretien ci-dessous, sur ses débuts dans la musique depuis son Tougan natal, son intégration à l’orchestre de la police nationale ainsi que le début de sa carrière solo en passant par son regard sur la musique burkinabè. Sur la question, il estime que la musique burkinabè est à un niveau appréciable. Pour lui, le combat que le capitaine Ibrahim Traoré mène actuellement, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, mérite l’accompagnement de tous. Lisez plutôt !
Que signifie votre nom d’artiste Soumbil Dizaïna ?
Comme je vous l’ai dit, je suis Soumaïla Koussoubé à l’état civil. C’est le Soumaïla que les gens ont transformé, depuis que j’étais petit, en Soumbil. J’étais un bon joueur de football et j’aimais porter le numéro 10 qui renvoie à la dizaine, plus artistiquement Dizaïna. Donc ça donne Soumbil le numéro 10 qui est égal à Dizaïna.
Depuis quand faites-vous la musique ?
C’est depuis mon enfance que j’ai eu l’amour pour la musique. Tout a commencé en 2014 où il y avait un groupe du nom de Wilden Boys à Tougan avec qui j’ai cheminé. Nous avons participé à plusieurs castings, à des compétitions de danse, etc. En 2016, j’ai rejoint la Police nationale et en 2021, il y a eu le lancement d’un test pour le recrutement de policiers qui avaient des notions en musique afin de réhabiliter l’orchestre de la Police nationale qui a existé depuis les années 1983-1984. Il s’agissait de remettre l’orchestre à sa place donc il fallait faire appel à des policiers qui avaient une notion dans la musique. Etant donné que j’avais quelques notions en musique, j’ai fait le test à l’issue duquel j’ai été retenu. Depuis 2021, j’évolue dans l’orchestre de la Police nationale mais depuis 2022, j’ai décidé de faire une carrière solo.
Quelle est votre discographie à ce jour ? Avez-vous un album, un ou des singles ?
A ce jour, j’ai un album de 7 titres baptisé « Le temps de Dieu » et plusieurs singles.
L’album est-il sur le marché ?
Oui, il est sur le marché.
Et comment se comporte-t-il ?
L’album se comporte très bien sur le marché. On arrive à tourner, à faire des prestations. Donc je peux dire que ça va.
Vous avez dit que votre passion pour la musique a commencé depuis votre enfance. Avez-vous été influencé par un artiste à tel point que vous avez décidé de faire la musique ?
Il y a beaucoup d’artistes qui m’ont inspiré. Je peux citer entre autres Iba One du Mali, Sidiki Diabaté, Sékouba Bambino, Solo Dja Kabako, Améty Méria, Ali Farka Touré.
Les artistes que vous venez de citer font de la musique mandingue. Vous évoluez également dans ce registre ?
Je fais de la variété musicale parce que dans mon album, il y a un peu de tout : du mandingue, du Rap, de l’afrozouk, etc. En réalité, je m’adapte à tout genre musical.
Quels sont les différents thèmes que vous abordez dans votre album ?
Dans mon album, je parle des faits de société tels que la méchanceté, l’hypocrisie, l’amour. Comme vous le savez, tout repose sur l’amour dans la vie. Je chante également pour la femme, et j’ai spécialement dédié un son au capitaine Ibrahim Traoré qui abat actuellement un travail noble. Etant donné que je fais partie du corps des Forces de défense et de sécurité (FDS), je ne pouvais pas faire l’album sans penser à mes frères d’armes à qui j’ai dédié une chanson.
Comment arrivez-vous à concilier votre travail en tant que FDS et la musique ?
Il faut dire que ce n’est pas facile d’être FDS et artiste-musicien en même temps parce qu’un artiste a besoin de liberté pour pouvoir faire sa musique mais avec les occupations professionnelles, ce n’est pas du tout facile. Heureusement que nous avons une hiérarchie qui nous comprend ce qui permet de concilier les deux. Au niveau de l’orchestre de la Police nationale où je suis, nous chantons pour galvaniser nos frères d’armes qui sont sur le terrain. Nous savons que ce n’est pas facile mais nos chansons les galvanisent, leur donnent le courage pour continuer le combat sur le terrain de la lutte contre le terrorisme.
Quels sont vos rapports avec les autres artistes FDS ?
Il y a de très bons rapports entre nous car nous sommes tous des frères d’armes. Que ce gendarmes, policiers, militaires, GSP, douaniers, c’est la même famille. Nous sommes tous des artistes en plus d’être des FDS. Il y a de très bons rapports entre nous.
Quand vous observez la musique burkinabè aujourd’hui, quelle appréciation faites-vous de cette musique ?
Quels sont vos projets en qui concerne votre carrière musicale ?
J’ai beaucoup de projets mais compte tenu du fait que je suis, pour le moment, dans l’autoproduction, ce n’est pas facile. Même si vous avez beaucoup d’ambitions, le fait d’évoluer en solo ne facilite pas les choses. J’envisage d’organiser un concert à Tougan parce que c’est à partir de là que tout a commencé et donc de faire connaitre l’album encore plus. Il n’y a pas de date précise pour le moment mais je compte le faire en cette année 2025. Après Tougan, j’envisage un concert à Bobo-Dioulasso et un peu partout au Burkina si l’occasion et les moyens me le permettent.
Un message à l’endroit de vos frères d’armes et du public burkinabè ?
Propos retranscrits par Mohamadi YOADA
(Stagiaire)