Les professionnels de l’information documentaire que sont les archivistes, les documentalistes et bibliothécaires, réunis au sein du Syndicat national des gestionnaires de l’information documentaire (SYNAGID) ont animé, ce 18 juin 2019, à Ouagadougou, une conférence de presse pour « alerter sérieusement les autorités et prendre l’opinion à témoin des graves menaces qui pèsent sur leur fonction ».
Exprimer son mécontentement et appeler le gouvernement à tout faire pour prévenir d’éventuels dérapages qui viendraient à être observés dans les services publics de gestion des documents. Tel était l’objectif de la conférence de presse du SYNAGID, animée le 18 juin dernier. Face aux hommes de médias, les conférenciers ont dressé un tableau non reluisant de leur situation. Insuffisance de professionnels compétents et bien formés, manque de locaux répondant aux normes définies en matière d’archives, sont entre autres difficultés énumérées. « Les Gestionnaires de l’information documentaire (GID) sont à la fois maltraités et mal traités. Maltraités du point de vue des conditions de travail et des risques graves encourus sur leurs lieux de travail sans la moindre protection matérielle ou juridique, et mal traités du point de vue de la rémunération de leurs efforts, du mépris et de l’absence totale de formation technique continue à leur profit », a dénoncé le secrétaire général du SYNAGID, Souleymane Soaré. Selon ce dernier, « les GID sont les plus mal payés de l’administration publique ». « Ils n’ont pas un certain nombre d’avantages comme les autres. Nous trouvons que cela est une discrimination pour un travail qui demande d’être très minutieux. C’est un métier difficile qui doit être rétribué à la hauteur des efforts de ces professionnels », a martelé le SG pour qui sur environ les 200 000 fonctionnaires Burkinabè, on estime les GID à environ 500, soit un taux de 0,25%. Du reste, M. Soaré et ses camarades exigent du gouvernement la tenue d’un dialogue franc et sincère avec le SYNAGID, la prise en charge diligente des préoccupations des GID, le traitement juste et équitable des GID et de tous les employés de l’Etat, afin d’éviter que la démotivation s’installe dans leurs rangs et que le désir d’exercer ce noble métier demeure toujours.
Il faut noter que le SYNAGID a été créé le 2 mars 2019 et compte à ce jour plus de 500 membres avec un bureau national de 11 membres.
Colette DRABO