Rose Bationo née Ouédraogo, est une chantre burkinabè qui n’est plus à présenter aux mélomanes burkinabè, encore moins aux amoureux de la musique chrétienne. Cette servante de l’Eternel qui a mis sa voix au service de son Seigneur, à travers ses louanges et adorations, totalise, à ce jour, 19 ans de carrière musicale (depuis la sortie de son 1er album). En 2025, elle fêtera donc ses 20 ans de carrière, et nourrit le vœu cher de sortir un nouvel album avec lequel elle pourra faire la fête. En plus de cette carrière musicale bien remplie avec de nombreux trophées au compteur, Rose Bationo est la promotrice du Festival international de la musique et de la solidarité chrétienne de Ouagadougou (FIMSCO), tenu du 7 au 9 juin dernier, à Ouagadougou, lequel a enregistré la participation du chantre martiniquais, Jacky Rapon dont votre média, actuburkina, a eu l’immense honneur d’avoir comme invité ( Interview parue le 13 juin dernier). Ce festival vise à collecter des fonds pour venir en aide aux missionnaires. Dans ces lignes qui suivent, Rose Bationo revient sur le FIMSCO, sur ses projets et lance un appel à l’union de tous les Burkinabè.
Comment se porte maman Rose Bationo ?
Grâce à Dieu, maman Rose se porte très bien. En tout cas, je vis la fidélité de l’Eternel tout le temps.
Le Festival international de la musique et de la solidarité chrétienne de Ouagadougou (FIMSCO) dont vous êtes la promotrice, s’est déroulé du 7 au 9 juin dernier à Ouagadougou. Déjà, quel est le bilan que vous pouvez dresser au sortir de cette édition 2024 ?
D’abord je bénis le Seigneur de m’avoir inspiré à mettre en place une association, en tant qu’artiste chantre, pour venir en aide aux missionnaires en difficultés. Nous avons des pasteurs qui ont été envoyés par Dieu dans des contrées où la vie est vraiment difficile, ou encore dans d’autres pays où ce n’est pas simple. L’église se doit de leur venir en aide. Elle peut le faire à travers nos dîmes et offrandes. Cependant, chaque fidèle peut donner le meilleur de lui-même pour venir en aide à ces missionnaires.
A travers mes chants, je sensibilise mes frères et sœurs à apporter ce qu’ils ont (vêtements, vivres, vêtements, moyens de déplacement, etc), tout ce qui peut aider l’homme de Dieu à bien mener son ministère. Il y a des missionnaires qui n’ont pas de maison pour se loger décemment, les églises sont faites de pailles, bref les besoins sont vraiment immenses.
A travers donc mes chants, j’exhorte les uns et les autres à poser des actes à l’endroit de ces braves missionnaires. Pour pouvoir élargir mon champ d’action, j’ai mis un festival en place à travers lequel nous collectons des fonds. Pour l’édition 2024, j’ai partagé la vision avec des artistes de plusieurs pays de la sous-région et d’ailleurs qui ont bien voulu m’accompagner. Ce sont donc des artistes qui sont venus sur fonds propres, parce qu’ils ont adhéré à la cause, et ne s’attendent à rien en retour. Le festival se charge uniquement de leur hébergement, restauration et de leur déplacement durant tout le festival. Dieu faisant bien les choses, nous avons, cette année, enregistré la participation de chantres venus de la Côte d’Ivoire, du Togo, du Bénin, de la Centrafrique et de la Martinique. Ce sont des gens qui se sont vraiment donnés. Durant tous les trois jours du festival, nous avons vu la fidélité de Dieu. Le public a massivement répondu à l’appel et le dernier jour qui était le jour de la levée de fonds, nous avons vu l’engouement des frères et sœurs, pas forcément des chrétiens, mais des gens venus d’horizons divers pour vivre le festival.
Au sortir de ce festival, nous pouvons dire que le nom de Dieu a été glorifié, le message est passé et nous avons eu ce que Dieu nous a donné. Il est vrai qu’il y a eu du vent et une pluie mais la joie a été au rendez-vous. Chacun a donné le meilleur de lui-même, le public est resté malgré la pluie et cela m’a beaucoup marqué. Les festivaliers sont restés jusqu’à la fin. J’étais vraiment été marquée par cela et je sais que c’est Dieu qui a mis sa grâce sur ce public pour qu’il reste pour soutenir les missionnaires. D’ici là, nous pourrons offrir des toitures pour les maisons des missionnaires, pour leurs églises là où il y a le besoin. Au-delà des missionnaires, nous avons aussi pensé aux orphelins et veuves de Forces de défense et de sécurité (FDS) tombés au front. C’est notre touche cette année.
L’édition passée, nous étions avec les déplacés internes de Pazani à qui nous avons offert des vivres, des vêtements pour enfants, etc. Cette année, nous avons pensé aux veuves et orphelins de FDS tombés au front. Nous aurions souhaité palper beaucoup de millions et agir en faveur de nombreuses personnes mais ce que nous avons eu, soulagera un tant soit peu des personnes vulnérables. Je ne perds pas espoir parce que tous ceux qui m’entendront ou me liront, et qui n’avaient pas encore agi, le feront. Nous bénissons le Seigneur.
Le FIMSCO était à sa sixième édition. Comment se comporte le public ? Est-il de plus en plus présent à chaque édition ?
Nous remarquons qu’au fur et à mesure, le public commence à connaître le festival et commence à se l’approprier. Aussi, la qualité du public et les prestations des artistes, cette année, ont été une vraie réussite. Le niveau était de taille et l’engagement des artistes à venir de pays lointains pour y participer, ont fini de prouver que Dieu y a mis sa main. Cette 6e édition nous a convaincus que nous irons de l’avant, que le meilleur reste à venir.
Maman Rose Bationo est une chantre burkinabè bien connue des Burkinabè ? Vous comptabilisez combien d’années de carrière musicale et combien d’albums, à ce jour ?
Quels sont vos projets en ce qui concerne votre carrière ?
Mon projet est d’entrer en studio parce que j’ai tellement de chants. Ce n’est pas seulement le chant que nous faisons, mais il y a aussi la mission qui a besoin de beaucoup de moyens financiers, ce qui fait qu’il est très difficile d’avoir les finances pour faire un très bon album. Mon souhait est, et je prie Dieu pour cela, que je puisse entrer en studio cette année et faire sortir quelque chose. Au moins un maxi. Je reste convaincu que pour mes 20 ans de carrière, je vais fêter avec mon nouvel album.
Depuis des années, le Burkina Faso traverse des moments difficiles. Quel est votre message à l’endroit des Burkinabè dans ce contexte difficile ?
Propos recueillis par Colette DRABO