La Ligue des consommateurs du Burkina (LCB) section Kadiogo a animé une conférence de presse hier 20 octobre 2016, à Ouagadougou. Au menu, entre autres la flambée des prix des produits de grande consommation, le rapport d’enquête parlementaire sur le foncier urbain, la problématique autour de la gratuité des soins des enfants de 0 à 5 ans.
« Le consommateur burkinabè n’est pas protégé, il est victime d’une insécurité ». C’est en tout cas l’avis de la section Kadiogo de la Ligue des consommateurs du Burkina (LCB). Selon elle, malgré toutes les plaintes fondées formulées par les consommateurs, et l’alerte régulièrement donnée aux autorités compétentes, rien en la matière ne se fait pour ce qui concerne les sanctions, tout simplement parce qu’il n’y a pas un dispositif direct qui protège le consommateur. Face à cette situation, la LCB Kadiogo lance un appel à faire voter la loi sur le droit du consommateur pour le protéger. La conférence de presse initiée par la LCB/Kadiogo a été l’occasion de dénoncer certaines pratiques frauduleuses entourant la gratuité des soins des enfants de 0 à 5 ans. Selon le commissaire aux comptes de la LCB Kadiogo, Assamiyou Compaoré, des plaintes ont été enregistrées à leur niveau, à cet effet. « Dans certains dépôts pharmaceutiques de certains CSPS, il y a une campagne pas du tout intéressante qui se mène. Quand un enfant de 0 à 5 ans se présente et doit bénéficier de la gratuité de certains produits, on fait comprendre que ces produits ne sont pas disponibles. Mais quand ce sont d’autres enfants qui ne sont pas concernés par la gratuité, en ce moment, les produits sont disponibles pour être vendus. Pire, la simple perfusion qui coûte 3 500FCFA est vendue dans certains CSPS à 8 500FCFA », a dit M. Compaoré qui a rassuré que des enquêtes sont en cours.
Probable augmentation du prix du pain
Tout en félicitant la commission d’enquête parlementaire pour son rapport sur le foncier urbain, la LCB Kadiogo est contre le vote de la loi par l’Assemblée nationale qui consistera à procéder au retrait des parcelles illégalement acquises. Elle demande que soient épargnés les Burkinabè et non Burkinabè ayant acquis leur parcelle grâce à la sueur de leur front. « …Si j’ai acheté ma parcelle en bonne et due forme, là où je suis fiché au niveau du domaine cadastral, au guichet unique, j’ai investi et mis ma famille, et après 10 ou 15 ans, on vient me dire qu’au moment où je l’achetais, mon vendeur n’a pas suivi la fiscalité et bien d’autres voies, ça ce n’est pas mon problème. Ils n’ont qu’à poursuivre mon vendeur, régler les problèmes avec cette personne et laisser le pauvre qui a fait des prêts pour mettre en valeur sa parcelle… Que le consommateur ne soit pas victime de cette enquête. S’ils retirent 105 000 parcelles, c’est dire qu’ils mettront 105 000 ménages ou familles dehors. Déjà qu’on n’a pas une bonne politique de l’habitat au Burkina Faso, s’il faut venir en rajouter avec cela, on n’est pas loin d’un chaos. Ce ne serait pas juste… Que les parcelles d’habitation occupées par des Burkinabè et non Burkinabè qui ont acheté leur parcelle à la sueur de leur front, soient épargnés. Cela veut dire qu’un citoyen lambda ayant acheté sa parcelle d’origine douteuse, ne doit pas subir les conséquences. Nous disons non parce que si tu as eu à acheter ta parcelle avec une agence immobilière, même si l’article 98 de la loi 17 a été violé, il ne revient pas au consommateur de payer cela », a fait savoir M. Compaoré qui a profité de l’occasion pour attirer l’attention du président de l’Assemblée nationale et surtout du gouvernement à prendre les dispositions qui s’imposent et à ne pas faire voter la loi qui permettra le retrait pur et simple des parcelles.
L’occasion a été bonne pour la Ligue pour annoncer que les boulangers envisageraient d’augmenter le prix du pain.
Colette DRABO
1 commentaire
C’est malheureux que les polémistes soient toujours nombreux plus qu’on ne le pense. Est-ce que les gens se préparent-ils à répliquer au chaos financier de la France ou veulent-ils s’entêter à défendre l’indéfendable. C’est encore malheureux pour nous que personne n’en parle car il y a partout une culture de la peur de l’autre, celui qui est en face, notre vis-à-vis immédiat or il n’en est rien en réalité. Le monde est en déconfiture et ce n’est ni Blaise Compaoré ancien Président ni les » transitionnistes » ni les RSS à l’origine de nos fardeaux. Essayons de nous informer sur la conjoncture économique du monde en ce qui concerne youy sauf les crimes et la corruption.Je vous prie de vous informer amplement sur l’actualité boursière, savoir prendre nos rapports à l’or et à l’argent. J’encourage tous ceux qui le veulent bien à comprendre les raisons de notre extrême précarité au lieu de dire des choses qui manquent de fondements scientifiques. J’accepterais volontiers des opinions plurielles si elles respectent une démarche dialectique selon des critères mettant en cause l’organisation systémique.. C’est vrai que nous avons l’animation politique entre les mains des hommes politiques qui sont aux affaires ils sont pas nécessairement des gens suffisamment éclairés pour déceler les pièges pour une fois encore. Que Dieu éclaire nos dirigeants chaque fois qu’il s’agirait de prendre une importante décision. Il faut je veux dire qu’on ne évite d’opposer des consommateurs à d’autres consommateurs. On sait que des milliers et des milliers de consommateurs ont été plutôt victimes de pratiques discriminatoires et victimes de position dominante. On ne retire en fait rien on dit de rétablir les règles équitables dans l’offre face à la demande. C’est simplement cela..