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REPRISE DU PROCES DU PUTSCH MANQUE : le cri du cœur des familles des victimes

La reprise du procès du putsch manqué est prévue pour demain 9 mai 2018. Dans un message, les familles des victimes ont émis le vœu que le procès ne connaisse plus de report et que le dossier puisse être jugé dans le fond.

« Nous, familles des victimes de l’insurrection populaire d’octobre 2014 et du coup d’Etat manqué de septembre 2015, nous suivons avec attention le déroulement du procès du putsch manqué depuis la salle des banquets de Ouaga 2000. Mais c’est avec indignation, grande colère et amertume que nous constatons ce qui se passe depuis le timide démarrage de ce procès. Après de multiples reports, ce procès doit reprendre dans quelques jours. Et nous osons croire que cette fois-ci sera la bonne et que l’on rentrera dans le fond des dossiers, au lieu de tarder encore sur des questions de forme. Mais si jamais il y a report et nous pensons que ce ne sera plus le cas, alors nous nous réfèrerons au premier magistrat du pays, le président du Faso, son Excellence Roch Marc Christian Kaboré. D’ailleurs, nous l’interpellons sur des rapports de l’ASCE et du REN-LAC qui ont épinglé des personnes sur les dossiers de crimes économiques, à faire appliquer la loi en la matière visant à mettre aux arrêts tous ceux qui sont incriminés, pour être dans l’esprit de l’insurrection. Aussi voudrions-nous attirer l’attention du chef de l’Etat sur le dossier de l’insurrection qui n’a que trop duré, afin que cet autre  et attendu procès se fasse incessamment. Pour ce faire, nous voudrions, à travers ces lignes, attirer l’attention de tous ceux qui sont impliqués dans la résolution de ces deux importantes « affaires d’Etat», de penser à ces nombreux morts, blessés et autres traumatisés, aux familles des victimes, aux blessés; aux orphelins, aux veuves et veufs que l’insurrection et ce coup d’Etat qualifié de «plus bête», ont engendré.

Par ailleurs, nous interpellons de vive voix, les mis en cause dans l’affaire du putsch à avoir un peu d’humilité à l’égard de toutes ces victimes directes et collatérales. Car, les agitations de leurs supposés supporters, les agissements de leurs avocats, et eux-mêmes leurs comportements que nous observons par le biais des images qui nous parviennent depuis la salle du procès, sont insultants voire révoltants. Car, comme tout le monde, nous avons appris que Diendéré a cité à comparaître comme témoins, le Mogho Naaba, des chefs d’Etat africains en exercice, les anciens ambassadeurs de France et des USA au Burkina Faso et bien d’autres illustres personnalités. Nous nous posons donc la question de savoir ce que le chef des putschistes et ses avocats cherchent à travers cela. Pourquoi ne nous a-t-il pas associés à sa fameuse liste? Si ce n’est pas un acte de sabotage ou de diversion, cela y ressemble fort. Alors, que Diendéré et ses avocats arrêtent de nous divertir. Qu’ils sachent que pendant la semaine de leur volonté de faire vivre un calvaire indescriptible à la population dans toute sa composante, ont-ils à ce moment pensé un seul instant au tort qu’ils pourraient causer à la population dans son entièreté (religieux, coutumiers, diplomates, expatriés, amis du Burkina Faso, etc.) ? Que les avocats qu’ils ont payés à coup de millions pour les défendre, sachent que par la faute de leurs clients, de nombreux innocents ont trouvé la mort. Que leurs amis politiciens véreux et leurs complices tapis dans l’ombre et certains agissant même à visage découvert, qui ne pensent qu’à leurs propres intérêts, sachent que les martyrs les regardent, les veuves, veufs et orphelins, blessés les observent et prient le Tout- Puissant de leur faire payer tout le mal qu’ils ne cessent de faire subir à ce peuple. Ils peuvent continuer de bloquer la Justice ici-bas, mais pas celle de Dieu qui les attend. Car non content de tout ce qu’ils ont fait endurer à ce peuple depuis 27 années de règne, leurs adeptes, s’ils ne continuent pas de faire régner la terreur à travers leurs amis terroristes, profèrent des propos incendiaires voire irréfléchis. Car, comment comprendre que ces derniers qui prétendent aimer leur patrie, ne contribuent pas à mettre fin aux attaques terroristes comme ils disent en avoir les solutions si et seulement s’ils étaient élus en 2020 ? Quelle honte ! Quels apatrides!

Ceux qui profèrent de tels propos, doivent être mis aux arrêts. A cet effet, nous exhortons le président du Faso à prendre des décisions fermes et courageuses pour faire libérer de nos prisons les voleurs de moutons et autres petits larcins, pour faire place à ces délinquants politiciens véreux et leurs amis armés. Car le peuple ne tue pas ses enfants, mais peut les corriger. Comme eux ils ont eu l’habitude de tuer sans que rien ne se passe et continuent leur sale besogne sans être inquiètés, ils méritent maintenant une sévère correction et leur place se trouve dans nos prisons (à la MACA et à la MACO). Se souviennent-ils de ce qu’ils ont fait à Sankara, à Norbert Zongo, à Lingani, à Henri Zongo, au petit Flavien Nebié, à Dabo Boukari, au juge Nebié et autres? Ils avaient droit à la justice eux aussi, mais ont été lâchement assassinés, laissant de nombreuses familles endeuillées.

Pour ce faire, nous invitons toutes les familles de ces nombreuses victimes à se joindre à nous, familles des martyrs de l’insurrection populaire d’octobre 2014 et du coup d’Etat manqué de septembre 2015, pour qu’ensemble nous menions le combat ultime pour la libération totale de notre peuple, car trop c’est trop. Par ailleurs, nous demandons à cette jeunesse qui a œuvré à mettre fin à leur règne, de se remobiliser dans la même verve et toujours à mains nues pour terminer le combat qu’ils ont mené et ayant abouti à la chute du clan Compaoré ; aux OSC responsables, nous leur demandons de se joindre à nous pour mener le combat contre l’injustice, contre la forfaiture, contre l’impunité, contre le retour au pouvoir de ce clan déchu afin de parachever notre insurrection.

Nous encourageons et félicitons les avocats qui sont aux côtés des insurgés, aux côtés du peuple et des familles des martyrs qui n’ont pas de millions à leur donner, mais qui défendent ce peuple épris de justice à continuer leur combat, car seul le bon Dieu les récompensera. En l’occurrence Me Prosper Farama, Me Guy Hervé Kam, certains mouvements des droits de l’Homme, certaines OSC, et bien d’autres qui n’ont guère baissé la garde dans la recherche de la vérité, de la justice, de la paix dans notre pays. Nos remerciements à l’endroit des coutumiers et religieux qui abattent un travail formidable dans la recherche de la paix dans ce pays. Idem pour nos Forces de défense et de sécurité (FDS) qui ne cessent de subir les actes ignobles de ces lâches qui s’en prennent à eux parce qu’ils ont choisi de défendre le peuple. Aux pays frères et amis qui nous ont toujours accompagnés dans ces dures épreuves, nos remerciements et encouragements à toujours nous accompagner. Car il y a encore beaucoup à faire du côté de la justice et du côté de la sécurité, ainsi que dans la vie sociale avec les remous sociaux à n’en point finir.

Pour terminer, nous lançons ce cri de cœur à l’endroit de la Justice militaire afin qu’elle prenne la décision courageuse d’empêcher que les soldats incriminés dans ce coup d’Etat ne portent plus la tenue de nos FDS qu’ils ont souillée par le sang de leurs victimes. Car cette tenue doit être portée par des soldats patriotes, prêts à se sacrifier pour la défense du peuple et non par ceux qui ont et continuent de tuer ce peuple. Car plus rien ne doit vraiment être comme avant ».

LA PATRIE OU LA MORT NOUS VAINCRONS.

POUAHOULABOU PK Victor

Le président de l’Union des familles des Martyrs

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