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Quartier Ouaga 2 000 : « Mamie Tchoutchou » dit  non à la destruction de son espace pour enfants

Fatoumata Yaméogo/Barry alias « Mamie Tchoutchou » est contre la destruction du jardin d’enfants qu’elle a mis en place sur fonds propres, depuis maintenant des années,  dans la cité Maghreb de la zone A1 de Ouaga 2 000. Le 11 janvier 2023, elle a donné de la voix indiquant avoir reçu le quitus de la mairie et de la SONATUR pour faire de cet espace vert, un jardin pour enfants.

« En 1999, la SOGECI a fait construire ces villas  et moi j’étais la première à y être. Il y avait des serpents partout, des piqûres de mouches qui deviennent des plaies, des ossements humains ci et là, etc.  Chaque jour, je tuais des serpents dans mon salon. Je me suis dit que comme c’est ainsi, je vais essayer d’aménager cet espace à côté de mon domicile. A l’époque, j’ai appelé une dame qui est venue avec son Caterpillar et tout a été rasé. Je suis donc allée voir la mairie pour aménager l’espace destiné à être un espace vert. J’ai donc décidé de faire de cet espace, un espace pour enfants où ils viennent jouer », a expliqué Fatoumata Yaméogo/Barry, initiatrice du jardin d’enfants.

Fatoumata Yaméogo dite « Mamie Tchoutchou »

Et Tertius Zongo, ancien Premier ministre et voisin de Mamie Tchoutchou, de renchérir : « Nous, pour être des légalistes, nous nous sommes dit que la ville n’ayant pas les moyens pour aménager les espaces verts, ainsi que la SONATUR, au lieu de  laisser ces espaces comme des espaces sauvages, ce qui peut tenter  des gens à venir  les lotir, que nous allons essayer nous-mêmes d’aménager ces espaces. Ma voisine a alors dit qu’elle va essayer d’aménager son coin. Nous avons écrit à la mairie, présenté les schémas d’aménagement parce que c’est quand même un espace public. Et ces schémas ont été approuvés par la mairie. Elle a construit ce jardin d’enfants sur fonds propres et les enfants viennent s’amuser. L’autre jour, elle revient me dire que quelqu’un est venu avec une décision disant  qu’il allait venir décaper le gazon parce qu’il veut construire. J’ai dit que ce n’est pas possible! Je pense qu’il faut qu’il y ait un minimum de respect des règles et normes. On sait pourquoi cet endroit a été fait espace vert et quand des gens en bas signent des papiers pour déclasser ces espaces pour construire des espaces d’habitation, c’est qu’il y a problème ».

Selon Mme Yaméogo, quand elle a fait la demande, la mairie lui a  écrit disant que la SONATUR  a donné son autorisation et suivie de leurs techniciens, ils  sont venus sur place et indiqué la conduite à tenir. « Ils ont dit pas de plantes toxiques que les enfants pourraient couper et mettre dans leur bouche, pas de serpents, de mouches.   Mon époux a remis de l’argent à mon fils qui est allé en Chine prendre tous ces jouets pour enfants pour venir installer. J’ai mis des fers sur le fossé pour éviter que les enfants tombent. Tout ceci est venu de ma poche. Ce que j’ai exigé, c’est que ce soient les parents eux-mêmes qui viennent avec leurs enfants pour s’occuper d’eux, pas de vigiles, pour éviter que s’il y a quelque chose, que je ne sois pas responsable. L’espace est ouvert à tous les enfants, gratuitement. Quand les enfants viennent et qu’ils sont contents, cela me suffit largement.  J’ai fait cela gratuitement pour les tout-petits», a ajouté Fatoumata Yaméogo/Barry.

Tertius Zongo

Pour Tertius Zongo, changer  la destination d’un espace vert  ne peut être décidé qu’en Conseil des ministres. Toute chose dont il n’a jamais eu connaissance. « Quand j’étais ministre, nous avons changé la procédure parce que nous avons vu qu’il y avait trop d’abus. Avant pour déclasser un espace, il fallait la signature du maire et du ministre chargé de l’habitat. Nous avons amené ce dossier en Conseil des ministres pour dire que ça ne pouvait pas continuer ainsi. Nous avons dit qu’on ne pouvait pas permettre à un ministre et à un maire de venir changer la politique du gouvernement. Donc on a ramené le niveau d’approbation du changement de destination. Si  vous voulez qu’un espace vert  devienne un espace d’habitation, il faut que ce soit le Conseil des ministres qui prenne un décret pour dire que ce n’est plus un espace vert mais un espace d’habitation.

A ma connaissance, je n’ai jamais vu un décret disant que cet espace est devenu un espace où l’on peut venir construire pour  se loger ou faire du commerce.  Je ne vois pas comment quelqu’un qui n’est pas du gouvernement peut signer un papier pour attribuer  l’espace?  », a soutenu Tertius Zongo  qui se demande si ce papier dont dispose ce monsieur est légal.  « La destination de ce terrain, c’est un espace vert. Pour pouvoir faire autre chose ici, il faut un décret pris en Conseil des ministres, mais aucun décret n’a été pris en ce sens. Pas à ma connaissance en tout cas », clame-t-il.

Le jardin d’enfants est situé au niveau des villas présidentielles du sommet de l’Union africaine. Quelle sera la suite de ce dossier? Affaire donc à suivre.

CD

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