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Putsch manqué : Le sergent Yahaya Guiré à la barre pour avoir aidé des putschistes

Le sergent Yahaya Guiré a été entendu mercredi et vendredi, pour avoir selon le Tribunal, réparer des engins qui ont servi à réprimer des manifestants, opposés aux putschistes.

Le sergent Yahaya Guiré est poursuivi pour complicité d’attentat à la sureté de l’Etat, meurtre, coups et blessures volontaires.

Dans les faits, il lui est reproché d’avoir aidé les putschistes, en allant réparer une moto et un véhicule qui ont servi à réprimer les manifestants.

L’accusé ne reconnait pas les faits qui lui sont reprochés et a expliqué à la barre, avoir exécuté ses deux missions de réparation sous la directive de son supérieur hiérarchique, son chef de garage, l’adjudant-chef Idani

Pour la première mission, il a expliqué que c’est l’adjudant-chef Gbondjaté Dibloni qui l’a appelé pour venir réparer une moto vers le camp Guillaume-Ouédraogo.

Il a informé son chef de garage qui l’a autorisé à y aller. Il s’y est donc rendu sur une moto en prenant avec lui le soldat de première classe Abdou Compaoré.

Pour la seconde mission, c’est son chef de garage qui l’a instruit selon ses dires pour aller réparer un véhicule à la cité An III.

Durant ces deux missions, le sergent Yahiya Guiré précise qu’il avait son arme mais n’en a jamais fait usage.

Durant les événements, il n’aurait pas également fait de patrouille ni d’intervention.

Pour autant, estime Me Séraphin Somé, avocat de la partie civile, l’accusé s’est fait complice et a assisté les principaux auteurs du putsch dans la réalisation de l’attentat contre la sûreté de l’Etat.

« Les missions pour lesquelles, ces personnes (les putschistes) sont sortis avaient un caractère criminel : réprimer les manifestants opposés au coup d’Etat. Guiré est allé en vue de les aider, réparer leur moyen de déplacement pour perpétuer leur crime » a-t-il affirmé.

Une vidéo réalisée par un journaliste, montrant l’accusé et son compagnon le soldat Abdou Compaoré de retour de leur première mission, a été présentée au tribunal militaire.

«On le (l’accusé) voit transportant le soldat Compaoré en train de tirer et atteindre mortellement un manifestant » a déclaré Me Séraphin Somé.

Pour l’avocate de l’accusé, Me Orokia Ouattara, son client et son frère d’arme étaient poursuivis par les manifestants qui leurs lançaient des pierres.

Aussi, c’est pour éloigner ces derniers, a-t-elle dit, que le soldat Compaoré qui était assis derrière la moto a fait des « tirs de sommation » en l’air.

Et de préciser qu’elle reste « curieuse de savoir comment il (son client) a tué 13 personnes et blessés 42 personnes » alors que de son avis, il « n’a tiré aucun tir tout au long des événements ».

Concernant les images montrant le soldat Compaoré, tirer, Me Sore, avocat de la Défense a affirmé qu’un témoin dit avoir vu que la personne mortellement atteint par une balle, l’a été par des individus en voiture et non sur une moto.

Selon le parquet militaire, pourquoi, l’accusé sachant qu’il y a des troubles en ville est-il sorti pour aller faire des réparations s’il n’était pas de mèches avec les putschistes.

Pour son avocat Me Orokia Ouattara, cette question devrait être plutôt posé au supérieur de l’accusé à savoir pourquoi, ce dernier, sachant qu’il y a des troubles a néanmoins, envoyé le sergent Yahaya Guiré sur le terrain.

« S’il était allé faire autre chose que ce qui lui est demandé, là on aurait compris sa présence ici (à la barre) » a-t-elle affirmé.

Mécanicien spécialisé de l’ex RSP ayant à sa charge la garde de véhicules, on retient dans le récit du sergent Yahiya Guiré que le 16 septembre 2015, il a été appelé de toute urgence entre 16 heures et 17 heures par son chef de garage l’adjudant-chef Idani.

A son arrivée camp, il dit avoir constaté que la porte de son bureau a été forcée et les véhicules qu’il gardait au garage n’étaient plus là.

Il aurait rendu compte à son supérieur hiérarchique qui l’aurait informé que ce sont des jeunes du Groupement d’Invention Spécial (GIS) qui auraient enfoncé la porte pour prendre les véhicules.

Au terme de son interrogatoire, il a présenté ses condoléances aux victimes et souhaité prompt rétablissement aux blessés.

A sa suite, c’est l’adjudant-chef Gbondjaté Dibloni qui a pris place à la barre du Tribunal militaire et l’interrogation de ce dernier, se poursuit samedi.

Agence d’Information du Burkina

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