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Projet de loi de finances initiale 2025 : l’analyse du ROSC/FP avant son adoption

Le Réseau des Organisations de la société civile intervenant sur les finances publiques (ROSC/FP) a, en collaboration avec le Centre d’études et de recherche appliquée en finances publiques (CERAFP) effectué une analyse citoyenne de la Loi de Finances Initiale 2025 du Burkina. Objectif : faire des propositions qui pourront guider les décisions des autorités dans la prise en compte des besoins des citoyens dans le budget de l’Etat. Pour partager le contenu de son analyse citoyenne de la Loi de finances initiale 2025, le ROSC/FP a organisé, le 16 décembre 2024, dans les locaux du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) à Ouagadougou, une conférence de presse.

Le gouvernement burkinabè a présenté devant l’Assemblée législative de transition, son projet de loi de finances exercice 2025. Il ressort, pour cet exercice 2025, que le budget de l’État qui reflète les grandes priorités du pays, se chiffre en recettes à 3 129,8 milliards FCFA et en dépenses à 3 593,9 milliards FCFA avec un déficit budgétaire de 464,1 milliards FCFA. Un gap de financement représentant 13% des dépenses budgétaires de 2025, qui sera couvert par les ressources de trésorerie de l’État et l’endettement à coût raisonnable. Mais ces différentes allocations budgétaires sont -elles en adéquation avec les besoins réels des populations ? C’est pour trouver des réponses à cette question que le ROSC/FP a initié son analyse citoyenne dont les résultats ont été présentés le 16 décembre dernier.

De l’analyse, il ressort que les allocations budgétaires des secteurs sociaux de base (santé, éducation, environnement, eau potable, assainissement, protection sociale, Agriculture), ainsi que de la sécurité s’élèvent à 2.382,672 milliards francs CFA, soit 61,03% des dépenses totales. Toutefois, les parts budgétaires allouées à la santé, à l’éducation, au secteur eau, environnement et assainissement, protection sociale et agriculture sont en deçà des engagements pris par le Burkina.  Concernant le  secteur de la santé, celui-ci bénéficie de 392,979 milliards de francs CFA soit 10,07%  du budget. Une  part qui  n’est pas en accord avec l’engagement international ratifié par l’Etat burkinabè. “ En effet, la déclaration d’Abuja de 2001 stipule que le Gouvernement de chaque Etat signataire alloue chaque année 15% de son budget national à la santé. De même, ce ratio est encore largement en deçà de la plateforme revendicative des partenaires sociaux qui réclament 20% du budget pour la santé”, a relevé Hermann Doanio, secrétaire exécutif du CERA-FP, porte-parole du ROSC/FP.  Le secteur de l’éducation n’est pas non plus le mieux loti puisqu’il bénéficie de 774,676 milliards de francs CFA , soit 19,84% du budget. Une part budgétaire également en deçà de l’engagement du forum de Dakar de 2000 et largement en deçà de la plateforme revendicative des partenaires sociaux qui réclament 30% du budget. Même sort pour le secteur ‘’Environnement, eau et assainissement’’ qui bénéficie de 175,306 milliards de francs CFA, soit 4,49% du budget. Ce taux est en dessous de l’engagement de 5% pour ce secteur.

Le secteur de la sécurité, le secteur le mieux doté en ressources

 

Le secteur agropastoral bénéficie de 157,175 milliards de francs CFA, soit 4,03% du budget 2025. Le ratio budgétaire est largement en deçà de l’engagement de 10% de Maputo ratifié par l’Etat burkinabè en 2003…Quant au secteur de la protection sociale, l’analyse révèle que l’ensemble des mesures de protection sociale représenteront 74,110 milliards de francs CFA soit 1,91% des dépenses totales. Cette part budgétaire est faible et ne permet pas de fournir de façon conséquente des services ou mesures d’assistance sociales aux populations”, a affirmé M. Doanio. De tous ces secteurs, celui qui s’en tire à bons comptes est celui de la sécurité. En effet, le budget alloué à ce secteur sera de 20,71% . Toute chose qui indique qu’il est le mieux doté en ressources budgétaires en 2025, signe également de l’importance accordée à ce secteur au regard du contexte national.

Au regard de tout ce qui précède, le ROSC/PF a formulé un certain nombre de recommandations. Au titre des recettes, le réseau plaide pour une imposition des grands producteurs agricoles et des grands éleveurs, l’intégration de la possibilité pour le contribuable rural de payer en nature (céréales ou animaux), une imposition des agences immobilières qui gèrent souvent des baux locatifs pour les particuliers et un recensement et l’imposition des résidences hôtelières, la pratique s’étant largement répandue ces dernières années. Au titre des dépenses, le réseau demande une rationalisation des ateliers / missions pour autoriser les ateliers et les missions qui méritent effectivement des déplacements, la rationalisation de l’acquisition des véhicules pour l’administration par une gestion plus rigoureuse du parc automobile de l’État, la mise en place du parc des experts et officiels dédié aux déplacements des personnalités de l’État, la réduction des cortèges officiels entrainant une réduction des frais de missions et des frais de carburant ainsi que la rationalisation des charges de fonctionnement des EPE / EPA et sociétés d’Etat.

Colette DRABO

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