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PRODUCTION COTONNIERE DANS LA BOUCLE DU MOUHOUN : Des producteurs  annoncent une « année blanche » si…

Des producteurs se réclamant de la filière coton de la Boucle du Mouhoun  menacent de boycotter la culture de l’or blanc pour la campagne 2015-2016 si le président du comité de gestion de l’Union nationale des producteurs de coton (UNPCB),  Karim Traoré,  ne rend pas sa démission. Ils l’ont fait savoir aux Hommes de média et aux producteurs  le 10 avril 2015 à Dédougou. C’était au cours d’une conférence de presse animée par Pascal Bicaba, Casimir Gnoumou et Elysée B. Sama.

La menace d’une année blanche plane sur la production de l’or blanc  dans la Boucle du Mouhoun, bassin cotonnier de la zone SOFITEX. C’est du moins ce qu’ont fait savoir des producteurs de coton de cette région au cours d’un point de presse. Sans langue de bois,  Casimir Gnoumou a été  précis et concis : « Ça ne sera pas à coup de baïonnettes. Nous allons syndiquer la filière, prendre notre indépendance, notre autonomie. Nous  avons le droit de ne pas cultiver du coton sur nos parcelles ».  Et à Pascal Bicaba de renchérir : « Ceux qui voudront continuer à produire et à être des ouvriers agricoles de Karim Traoré peuvent le faire. Nous, nous refusons cela ». Dans les détails,  les conférenciers ont expliqué que si  rien n’est fait pour suspendre Karim Traoré de la tête du comité de gestion de l’Union nationale des producteurs de  coton (UNPCB),  ils vont s’inspirer de la méthode malienne qui consiste à boycotter  pour, au moins une saison, la production du coton. Comme pour recueillir l’avis des producteurs présents à la conférence de presse, il leur a été demandé de se prononcer par un oui ou un non à la décision prise. A cet exercice, le oui a été massif. Tous ont levé le doigt pour donner leur onction à la décision de boycott.  Selon les animateurs de cette « foire de la parole », Karim Traoré n’est plus digne de diriger leur faîtière au regard des malversations dont il a été coupable. Après avoir fait la genèse de la crise qui frappe de plein fouet, Pascal Bicaba,  l’un des 3 animateurs de la conférence, a indiqué que le ministère de l’agriculture a convié,  à deux  reprises, les 2 parties protagonistes afin de trouver une solution durable et définitive. Mais que nenni ! Brandissant des preuves de récriminations faites au président de l’UNPCB, Pascal Bicaba a accusé Karim Traoré d’avoir été le pion de François Compaoré pour arnaquer les paysans au profit du financement de la campagne présidentielle de novembre 2015 de Blaise Compaoré à hauteur de 6 milliards de FCFA. Pour étayer ses propos, il a expliqué qu’en principe,  le prix du kg de coton pour la présente campagne était fixé à 235F CFA. Mais contre toute attente, Karim Traoré,  avec la complicité de certains,  ont réussi à retenir 10 F par kg. « Faites le calcul vous-mêmes et vous conviendrez avec nous  qu’avec une production de 600 000 tonnes, le clan Compaoré s’en tire avec 6 milliards qui devraient servir à financer leur projet de  campagne présidentielle »,  a confié M. Bicaba qui dit ne pas comprendre, malgré le départ de Blaise Compaoré,  la situation n’est toujours pas rétablie. A cette interrogation, les animateurs ont apporté eux-mêmes la réponse. « Karim Traoré a dû se faire d’autres relations pour se couvrir. Sinon,  comment pouvons-nous comprendre que malgré ses aveux devant nous et devant le ministre, il ne soit toujours pas démis de ses fonctions »,  a expliqué Casimir Gnoumou qui a également affirmé que le président de l’UNPCB a soudoyé les présidents des unions provinciales des producteurs de coton à hauteur de 3 millions de FCFA  chacun. Dépité, M. Gnoumou, par ailleurs pasteur de son état, a fini par lâcher : « il ne faut pas prendre des miettes pour hypothéquer l’avenir de la filière et la gestion de la structure. N’ayons pas peur, le soleil de la vérité s’est levé sur le Burkina Faso. Il faut qu’on se batte pour préserver cet or blanc qui est notre économie. Soyons intègres, l’intégrité est un pouvoir ».

Un comité de transition en lieu et place du comité de gestion

S’expliquant sur les audits en cours au sein de l’ensemble des structures de l’UNPCB commandités par le gouvernement  et qui vont de la période de 1998 à nos jours, ainsi que la tenue d’élections générales de la base au sommet pour compter du mois de mai prochain sous la supervision des services techniques et des sociétés cotonnières, Casimir Gnoumou a affirmé que les « frondeurs » sont favorables à l’audit. Cependant, il a posé comme préalable, la suspension de l’actuel comité de gestion et la mise en place d’un comité de transition. « La présence de Karim Traoré et son équipe peut jouer négativement sur la qualité de l’audit. Pour preuve, ils confient que dès les premiers jours de la crise, Karim Traoré a licencié le secrétaire comptable. Et en une semaine seulement,  il a trouvé un autre secrétaire comptable. A ce rythme, il pourra  soudoyer tous ceux qui peuvent faire des révélations à son encontre ». En dépit de toutes les menaces, Elysée Sama pense  qu’il faut travailler à trouver le juste milieu pour éviter le pire. « Il faut négocier et éviter ce qui est arrivé en 2011 », a-t-il soutenu avant d’ajouter que la préservation de la filière coton est un impératif. Cette rencontre avec les Hommes de média s’est transformée en une rencontre d’informations et d’échanges avec les journalistes et les producteurs qui sont venus,  d’après les organisateurs,  de toute la région de la Boucle du Mouhoun. A en croire Casimir Gnoumou, elle visait à  rendre compte à la presse locale et aux cotonculteurs de la rencontre qui a eu lieu le 3 avril  dernier à Ouagadougou entre les protagonistes de la crise, les sociétés cotonnières, les services techniques et le ministère de l’agriculture.

Serge COULIBALY

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