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PROCES THOMAS SANKARA : « la question est tranchée, Bossobè Traoré était la taupe », Me Lalogo Julien, avocat de la famille Sankara

A la suite d’Ismaël Abdoulaye Diallo et de Ilboudo Laurent, c’était au tour de Drissa Sow et de Zidwemba R. Claude François de se présenter à la barre ce 6 décembre en leur qualité de témoins dans le cadre du procès. Sergent au moment des faits et infirmier major au Conseil de l’Entente, Drissa Sow a dit être de service le 15 octobre aux côtés de Laurent Ilboudo, son chef d’équipe dont il est l’adjoint, Wallilaye Ouédraogo, Abdoulaye Tuina, Noufou Ouédraogo, Claude François Zidwemba, Der Somda, Gouem Abdoulaye, Koala Abel.

Interrogé par le président du tribunal militaire s’il M. Drissa Sow a bonne connaissance de l’équipe de la relève le 15 octobre, le témoin confirme les neuf éléments cités plus haut tout en précisant que l’aide de camp était absent.

Et Bossobè Traoré ? Il n’était pas de votre équipe ? demande  Urbain Méda à Drissa Sow

« Non ! Je ne le connais pas. Même s’il faisait partie de la garde rapprochée du président Sankara, il n’était  pas de notre équipe qui devrait assurer la sécurité du président le 15 octobre »,  s’est-il voulu catégorique.

Confronté à Bossobè Traoré à la demande du parquet militaire ainsi que la défense, l’accusé nie les révélations faites par le témoin Drissa Sow et son chef Laurent Ilboudo qui ont tous deux cité fidèlement l’équipe de la relève du 15 octobre.

« Ils se sont entendu pour dire la même chose », s’insurge  Bossobè en insistant qu’il faisait bel et bien partie de l’équipe de Laurent Ilboudo. Il a ajouté qu’il a marché de la présidence au Conseil de l’Entente avec Alphonse Tuina et a pris pour témoin, Claude François Zidwemba.

Appelé à la barre pour son témoignage, le soldat de 1ère classe au moment des faits, livre sa version des faits. « Nous avons pris la relève à 7h au palais. Nous y sommes restés jusqu’à 15h 30 mn quand le président Sankara est descendu. Nous avons démarré pour la présidence. Arriver, nous n’avons pas pris du temps et nous avons continué au Conseil de l’Entente. Et lorsque nous sommes arrivés, deux éléments notamment Ouédraogo Noufou et Wallilaye Ouédraogo sont allés chacun, se poster dans les couloirs. Mon chef Laurent et moi sommes retrouvés au secrétariat avec le chef secrétaire Saba David. Et c’est étant là-bas que les tirs ont commencé. Et je me suis jeté  à l’intérieur. Et le président Sankara m’a demandé qui sont ceux qui tiraient et je lui ai dit que ce sont les éléments de Blaise Compaoré, étant donné que j’ai reconnu le chauffeur du véhicule qui a foncé sur nous, en  la personne de Amidou Maïga. J’ai déposé mon arme et je suis sorti de la salle les mains en l’air. Et Hyacinthe Kafando a dit de laisser ce salopard  qu’il  a besoin de lui. J’étais couché à même le sol sur le ventre aux côtés de Der Somda et de Wallilaye Ouédraogo (je ne sais même pas s’ils étaient en vie ou pas) quand j’ai vu Ardjouma Ouédraogo dit Otis se diriger vers nous. A son arrivée, il tire à bout portant sur Der, ensuite sur Wallilaye et c’était mon tour. C’est à cet instant que Hyacinthe Kafando a crié sur Otis lui demandant d’arrêter de tuer les enfants inutilement. Et je suis resté là. Et entre temps, Hyacinthe Kanfando a demandé à Otis qui courait là-bas. Et Otis a dit que c’est Bossobè Traoré. Et Hyacinthe de dire  et tu ne l’as pas abattu.  Otis répond  qu’il l’a blessé. Hyacinthe a dit qu’il est bête, qu’il est au courant et puis il vient faire quoi ici. Et après il sera conduit dans une salle où il a retrouvé certains éléments de l’équipe avec qui  ils seront faits prisonnier jusqu’au lendemain matin où ils seront libérés », a-t- relaté.

Vous parlez de quel Bossobè ? Interroge le président du tribunal  De Bossobè Traoré bien sûr, rassure le témoin.  Il n’était pas de votre équipe ? demande Urbain Méda. « Non ! Même pas », précise le témoin

Décrivez-nous la composition de votre équipe, demande le  président du tribunal

J’étais avec Laurent Ilboudo notre chef d’équipe, son adjoint Sow Drissa, Wallilaye Ouédraogo, Abdoulaye Tuina, Noufou Ouédraogo, Der Somda, Gouem Abdoulaye, Koala Abel.

Interrogé sur la question, Me Julien Lalogo, avocat de la famille Sankara a été catégorique. « C’est clair et je pense que la question est tranchée. C’était Bossobè Traoré la taupe dans cette affaire d’assassinat du président Thomas Sankara. Et le moment venu, nous allons démontrer cette culpabilité ».

Me Aouba Zaliatou, avocate de la défense a, pour sa part soulevé son incompréhension quant à la passivité dont a fait preuve la garde rapprochée du président Sankara. « Je ne peux  pas comprendre que des éléments qui sont chargés d’assurer la garde du président, n’agissent pas. Même pas un coup de feu sur ‘‘les assaillants’’. En tout cas, pour ma part, je reste sur ma soif », a-t-elle conclu.

Le procès se poursuit demain 7 décembre au tribunal militaire de Ouagadougou avec les questions des avocats de la partie civile et aussi celles de la défense et éventuellement une confrontation entre l’accusé Bossobè Traoré et le témoin Claude François Zidwemba.

Didèdoua Franck ZINGUE

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