En prélude au procès du putsch de septembre 2015 qui s’ouvre le 27 février prochain, le Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP) a animé une conférence de presse ce 20 février, saluer la tenue dudit procès et souhaiter qu’il soit conduit avec rigueur et transparence pour que toute la lumière soit faite.
Le procès qui s’ouvre le 27 février prochain est un test grandeur nature de crédibilité du système judiciaire, et de sa capacité à rendre justice au peuple. C’est en tout cas le sens que le président du MBDHP, Chrysogone Zougmoré, donne au procès des putschistes. Pour le président, c’est une « victoire d’étape » qui interpelle l’ensemble de démocrates, patriotes et révolutionnaires et appelle à plus de vigilance. C’est pourquoi M. Zougmoré interpelle la justice afin que tout soit mis en œuvre pour que toute la lumière soit faite sur les crimes et délits commis lors du putsch et que les auteurs et commanditaires soient condamnés à la hauteur de leur forfait. La justice neutre n’existe pas, a indiqué Prospère Farama, l’un des avocats des victimes du putsch manqué, puisque, dit-il, un juge est toujours conditionné par beaucoup de facteurs, dont entre autres, la situation sociopolitique ambiante. Mais il se dit tout de même convaincu qu’on peut avoir une justice indépendante, des juges indépendants. Tout doit être mis en œuvre pour qu’il n’y ait pas de non-dit à l’issue du procès. A la question de savoir que répond-il à ceux qui pensent qu’il faut supprimer le tribunal militaire au prétexte qu’il serait une juridiction d’exception, Me Farama a indiqué qu’il faut une réforme des institutions judicaires au Burkina, pas des réformes judiciaires de type bourgeois, mais celles devant aboutir à des juridictions en adéquation avec les aspirations du peuple. Les victimes, a-t-il soutenu, ne veulent pas de vengeance, elles demandent la justice, que le droit soit dit. En tant qu’avocat des victimes, il a déploré qu’on parle de la protection des droits de ceux qui ont tué, mais très peu de la protection des droits de ceux qui ont été tués, de ceux qui ont été blessés à vie. En tous les cas, à l’entendre, les coupables seront condamnés et les innocents acquittés. « Pas de compromission politique ou politicienne quelconque dans le procès, au nom d’une certaine réconciliation ! Les gens peuvent se réconcilier, mais ceux qui ont commis des crimes doivent être condamnés, a-t-il fait savoir.
Casimir NASSARA
(Stagiaire)