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PRESIDENTIELLE GABONAISE : Le honteux spectacle

La publication officielle des résultats de l’élection présidentielle gabonaise, est prévue pour aujourd’hui, mardi. Mais depuis que les bureaux de vote ont refermé leurs portes, la tension est montée de plusieurs crans. En effet, le camp du président sortant, Ali Bongo, se dit vainqueur du scrutin présidentiel, tout comme son challenger, Jean Ping. Et chacun des deux camps dit attendre d’être proclamé vainqueur par les institutions compétentes. Deux présidents pour un fauteuil, est-on tenté de dire. Un honteux spectacle que le Gabon renvoie au reste du monde. En tout cas, cette situation est la preuve, si besoin en est, du manque de confiance entre les deux camps. En effet, avant même le scrutin, Jean Ping avait clairement annoncé son intention de contester les résultats ci ceux-ci étaient en sa défaveur.  S’il a décidé de devancer l’iguane dans l’eau en se proclamant vainqueur, c’est sûrement pour éviter que sa « victoire » ne soit volée. Car, pur produit du système Bongo père, Jean Ping en maîtrise les rouages et a certainement tiré leçon du cas André Mba Obame à la présidentielle de 2009. Et il sait de quoi il parle puisqu’il faisait alors partie de la majorité présidentielle à l’époque. Comme quoi, « chat échaudé craint l’eau froide ». Pour autant, on ne saurait excuser l’ancien président de la Commission de l’Union africaine, d’avoir posé un acte inélégant et illégal en s’autoproclamant président avant l’heure.

Il est temps que les institutions communautaires activent leurs mécanismes de prévention de crise

Quant au pouvoir, il est tout aussi condamnable pour la simple raison qu’en réagissant aux propos triomphalistes de Jean Ping, il est aussi tombé dans les mêmes travers en proclamant la victoire de son candidat, Ali Bongo. Ne dit-on pas qu’on ne répond pas au coup de sabot de l’âne par un autre coup ? En tout cas, le moins que l’on puisse dire, c’est que le pire est à craindre. D’autant que les militants de chaque camp sont prêts à défendre vaille que vaille la « victoire » de leur champion. Cela dit, on peut regretter le fait qu’au Gabon, c’est le ministre de l’Intérieur qui proclame les résultats officiels. Comment, dans ces conditions, peut-on mettre en confiance l’opposition et garantir la transparence des élections ? Il est donc temps que les institutions communautaires, à l’image de la CEDEAO ou de l’Union africaine, activent leurs mécanismes de prévention de crise, avant qu’il ne soit trop tard. En tout état de cause, le Gabon doit travailler à se départir de ce genre de spectacles où chaque camp revendique la victoire, qui n’honorent pas le pays. Et pour ce faire, il faut que la conception du pouvoir par les présidents africains, change. Président de la république et chef de royaume ne sont pas des notions synonymes. C’est en comprenant cela qu’on peut espérer grandir en démocratie.

Thierry Sami SOU

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