Harouna Dicko, ex-président de l’ancien parti, Rassemblement politique nouveau (RPN) a organisé une conférence de presse le 13 février 2020, à Ouagadougou. Raison de cette rencontre avec les journalistes, annoncer son retour sur la scène politique qu’il avait quittée en décembre 2015, mais aussi manifester son opposition à la tenue des élections dans le contexte sécuritaire actuel.
« Aujourd’hui, je déclare solennellement mon réengagement dans l’action politique », a lancé en préambule Harouna Dicko lors de sa rencontre avec les média, ce 13 février 2020. Un retour qui se justifie par le fait entre autres que son pays « va très mal et je ne pouvais continuer à ne rien tenter pendant que les partis politiques dit baobab n’arrivent pas à s’entendre pour apporter les remèdes appropriés aux grands maux qui assaillent le Burkina Faso ». Il a déploré le fait qu’au moment où les Forces de défense et de sécurité sont durement éprouvées en tentant de reprendre les parties du territoire national qui échappent à l’administration centrale, « les partis politiques se préoccupent des élections du 22 novembre, pour lesquelles ils ne sont même pas sûrs de battre campagne dans ces parties du territoire où la belligérance sévit ». C’est pourquoi Harouna Dicko a exprimé son « opposition à la tenue d’élections avant que le Burkina Faso ne recouvre l’intégrité de son territoire ».
Revenant sur les motivations de son retrait, à l’époque, de la scène politique, l’homme a affirmé qu’il s’était engagé le 16 juillet 2005, dans l’action politique en vue d’apporter sa contribution au combat pour un Etat de droit véritablement démocratique mais « malheureusement mon élan a été freiné par les évènements euphoriques de 2014-2015, d’où mon retrait le 19 décembre 2015 ». Il a ajouté que ce retrait était aussi lié aux évènements qui ont succédé à l’insurrection populaire de 2014, car ses concitoyens lui avaient donné tort quand il a formulé des propositions telle que la sanctuarisation de l’article 37 de la Constitution qui était la seule voie légale et pacifique de « faire partir l’ancien président Blaise Compaoré du pouvoir sans qu’un seul Burkinabè ne soit égratigné ». Aussi, il a confié avoir maintes fois demandé que la Transition permette d’écrire une nouvelle Constitution pour le passage à la 5ème république à travers des « élections honnêtes », cela sans succès. Et d’affirmer que s’il est vrai que ces élections ont eu lieu en 2015, il n’en demeure pas moins que Roch Marc Christian Kaboré a été élu à « défaut de candidats mieux disant». Face à la presse, Harouna Dicko a lancé un appel aux « démocrates et républicains des villes et campagnes à l’intérieur et comme à l’extérieur, aux hommes et femmes, jeunes et vieux à un sursaut national pour normaliser notre cher Burkina Faso afin qu’il retrouve ses marques dans le concert des nations démocratiques ».
Samiratou OUEDRAOGO
(Stagiaire)