Une vive polémique s’est installée sur les réseaux sociaux et dans la presse depuis le 2 mars dernier, après la cérémonie de découverte de la statue d’hommage au père de la Révolution burkinabè, Thomas Sankara, et de ses 12 compagnons, à laquelle ont pris part le président du Faso, Roch Marc Kaboré, et l’ancien président ghanéen, John Jerry Rawlings, par ailleurs parrain du projet. Morceau : la non-ressemblance de la statue avec les traits de Thomas Sankara. Aussitôt, le comité international Mémorial Thomas Sankara (CIMTS) avait réagi, promettant de remédier à cette situation en apportant « les dernières corrections ». Ce 4 mars, les membres du comité ont animé une conférence de presse pour « présenter ses excuses aux Burkinabè, Africains et au monde entier pour les insuffisances constatées »
48 heures après l’inauguration de la statue de Thomas Sankara et ses 12 compagnons qui continue de faire le buzz, le CIMTS était face à la presse pour demander pardon suite aux insuffisances constées. « Le CIMTS présente tout d’abord ses excuses pour les insuffisances constatées, à l’endroit de tous ceux ayant été choqués par le manque de ressemblance entre la statue avec les traits du président Thomas Sankara. Nous demandons pardon au président du Faso, au parrain John Jerry Rawlings, aux parents des victimes, aux populations burkinabè, de l’Afrique et du monde… Nous sommes très conscients qu’une partie importante de la statue ne ressemble pas à notre héros», a déclaré le secrétaire général du CIMTS, Luc Damiba, face aux hommes de médias. Selon ses propos, l’objectif visé était de faire coïncider cet hommage à Thomas Sankara avec le cinquantenaire du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) auquel « le président Sankara a insufflé une dynamique populaire et planétaire ». Toutefois, il a tenu à rassurer que l’œuvre n’est que provisoire et que des travaux vont se poursuivre afin que celle finale reflète « naturellement et fidèlement le visage, les traits du héros que nous aimons et admirons tous ». « Nous avons bien noté les exigences du peuple et l’amour de tous pour que le projet soit parfait, sans reproche à l’image de l’homme qu’il incarne », a-t-il ajouté .
Selon la représentante du parrain John Jerry Rawlings, Nathalie Yamb, la statue ayant été rétrocédée au comité, celui-ci « va endosser l’entière responsabilité de son achèvement pour que tout le monde soit rassuré que l’œuvre finale reflètera fidèlement la vision de Thomas Sankara ». « C’est une œuvre provisoire, la version définitive mettra tout le monde d’accord », a-t-elle rassuré. Quant au buzz, elle le considère comme « une preuve d’amour ». Et en vertu de cette « preuve d’amour », elle a lancé un appel à tous ceux éprouvant de l’admiration pour Thomas Sankara, « à mettre la main à la poche, à contribuer pour la réalisation de ce projet ».
Face aux hommes de médias, le comité a annoncé que les souscriptions populaires sont rouvertes à partir d’aujourd’hui (NDLR : ce 4 mars) et que toutes les contributions sont attendues sur les différentes plateformes de paiements sécurisés. « D’ores et déjà, les contributions peuvent se faire vers le mobile money, le transfert bancaire, les plateformes crawfounding qui seront créées dans les semaines à venir », a-t-il indiqué précisant que pour un souci de transparence, le comité prend l’engagement de donner, par tous les canaux, les mises à jour permanentes sur l’évolution du projet.
Colette DRABO