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NOMINATION DE Al BARNAOUI COMME PATRON DE L’EI EN AFRIQUE DE L’OUEST : Shekau dit être « déçu »

Dans la dernière parution de son hebdomadaire en langue arabe, Al Nabaa,  du 2 août dernier,  l’État islamique propose une interview de Abou Mosab Al Barnaoui, présenté comme le nouveau responsable de sa « province en Afrique de l’Ouest ». Il remplacerait donc Abubakar Shekau, dont la dernière apparition remonte à mars 2016.

Alors qu’on le croyait mort, ou réduit au silence par de graves blessures, Abubakar Shekau a parlé au lendemain de la nomination de Al Barnaoui. Celui qui fut le leader de Boko Haram n’avait plus donné signe de vie depuis un an. Mais dans un enregistrement sonore de plus de dix minutes posté sur Internet, le 3 août, l’homme affirme être encore le chef du groupe terroriste qui a causé plus de 20 000 morts au Nigeria, au Cameroun, au Niger et au Tchad depuis cinq ans.

Désormais écarté par l’EI, il se dit « déçu », et se défend, en arabe et en haussa. Shekau se veut toujours le chef. Il met en avant le particularisme local de Boko Haram, parle de « notre idéologie », tout en maintenant son allégeance à l’EI : « Nous sommes encore membres de la province ouest-africaine de l’organisation de l’Etat islamique, peu importe comment ils nous appellent, nous restons ce que nous sommes ». Mais il insiste : « Nous ne recevrons plus aucun émissaire [de l’EI] sauf ceux vraiment engagés dans la cause d’Allah ». Il s’adresse au « calife » Baghdadi, tente vaille que vaille de pointer la déviance – c’est-à-dire le manque de radicalité d’Abou Musab Al-Barnawi, qu’il accuse de clémence – voire d’idolâtrie – à l’égard de ceux qui s’accommodent d’un Etat démocratique et constitutionnel. « Il ne [les] considère pas comme des mécréants », dénonce Abubakar Shekau.

Des accusations destinées à rappeler son allégeance aux « maîtres à penser » qu’étaient Mohamed Yusuf et Ibn Taymiyya et donc une certaine orthodoxie. Mais l’Etat islamique semble ne plus vouloir de cet excentrique qui ne tient plus ses hommes et qui n’a pas réussi à déstabiliser des structures étatiques « impies » pour faire flotter le drapeau noir dans la région.

Pour l’heure, le  désormais ex-leader entend, lui et  son mouvement,  se battre jusqu’à « l’avènement d’un État islamique. »

AL CAPPUCCINO

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