Après le massacre, jeudi dernier, de douze (12) paysans nigériens lors d’une double attaque d’hommes armés dans les villages de Doukou Saraou et Doukou Makani, la psychose est de retour au sein de la population de la commune d’Anzourou, dans la région de Tillabéri. Les victimes ont, en effet, été toutes tuées dans leurs champs, ce qui n’est pas sans rappeler le calvaire vécu par ces mêmes populations entre août 2020 et aout 2022. Alors que la campagne agricole est en train de s’installer, cette stratégie de la terreur que mènent les Groupes armés terroristes (GAT) risque d’amplifier une situation humanitaire déjà alarmante avec le déplacement massif des populations dans cette région frontalière du Mali qui, en dépit du déploiement massif de forces militaires nigériennes et étrangères, continue de subir les attaques répétées et assez souvent meurtrières de présumés terroristes principalement les membres de l’Etat islamique au Sahel (EIS).
Selon des sources locales, c’est aux environs de 14H00, jeudi 20 juillet 2023, que des hommes armés circulant sur des motos ont mené leur raid meurtrier entre Doukou Saraou et Doukou Makani, deux villages distant de moins d’un km de la commune d’Anzourou, pas très loin de la frontière malienne. Les victimes dont la liste a fait le tour des réseaux sociaux étaient toutes des hommes et travaillaient dans leurs champs lorsqu’ils ont été surpris par les assaillants présumés membres de l’Etat islamique au Sahel, le groupe armé terroriste (GAT) qui est le plus actif dans cette région de Tillabéri, dans la zone dite des trois frontières.
Alors que la campagne agricole est en train de s’installer, cette attaque a amplifié la psychose au sein des populations. Plusieurs villages d’Anzourou avaient déjà été ciblés par des attaques entre mai 2020 et août 2021 et des dizaines de personnes y avaient été massacrées dans leurs maisons et leurs champs, ou dans des mosquées, par des hommes armés venus à motos.
En 2022, une crise alimentaire a durement frappé cette zone en raison du manque de pluies et surtout des attaques des présumés terroristes. De nombreux paysans ayant osé aller cultiver leurs champs avaient été tués. En 2021, les autorités avaient dû réinstaller dans la capitale régionale Tillabéri 12.000 habitants qui avaient fui leurs villages après une série d’attaques et d’ultimatums lancés par les GAT.
En septembre 2021, le Président Bazoum Mohamed s’est mêmes déplacé à Anzourou pour assurer les populations que des mesures seront prises pour renforcer la sécurité dans la zone. Depuis, le dispositif militaire dans la région a été considérablement renforcé avec plusieurs opérations lancées par les forces nigériennes ainsi que des soldats des armées partenaires notamment ceux de la force française Barkhane qui ont été redéployés dans la zone après leur départ du Mali.
Source Actuniger