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MEETING INTERDIT DE L’OPPOSITION EN RDC: Kabila a gagné son pari, mais…

Le président congolais, Joseph Kabila, a gagné son pari. C’est le moins que l’on puisse dire. En effet, pour la deuxième fois, il a réussi à empêcher la tenue du meeting de l’opposition, prévu pour le 19 novembre dernier. Au cours de cette manifestation, le Rassemblement, avec à sa tête Etienne Tshisékédi, entendait donner un deuxième carton jaune au président Kabila, à un mois de la fin de son dernier mandat constitutionnel. Mais prenant prétexte des violences des 19 et 20 septembre derniers qui avaient laissé près de 50 macchabées sur le carreau, les autorités congolaises ont interdit toute manifestation et ce, jusqu’à nouvel ordre. On se croirait en Corée du Nord ou en Birmanie d’alors où était interdite la moindre forme de contestation. Car, dès 5h du matin, la police congolaise, à Kinshasa, a bloqué toutes les entrées du quartier où réside l’opposant Etienne Tshisékédi et occupé le terrain où devait se tenir le meeting, faisant jouer, comme ce fut le cas le 5 novembre dernier, d’incessants matches de football et cela jusqu’à 18h. Même scénario à Lubumbashi dans l’ex-province du Katanga, réputée favorable à une autre figure de l’opposition, en la personne de Moïse Katumbi. En tout cas, Kabila voudrait museler son opposition qu’il ne s’y prendrait pas autrement, tant l’homme semble décidé à aller jusqu’au bout de sa logique. « Le chien aboie, mais la caravane passe », est-on tenté de dire.

 

Le problème RD congolais reste entier

 

C’est, du reste, la logique des dictateurs qui ne voient jamais venir les choses. Pas plus qu’ils ne savent tirer leçon des autres. Si fait que Kabila qui fait feu de tout bois pour conserver le pouvoir, est prêt à dresser le bûcher contre son propre pays. Et c’est peu dire. Car, comme le dit l’adage, il essaie de casser le thermomètre sans pour autant faire baisser la fièvre. A preuve, même empêché de tenir son meeting, le leader du Rassemblement « a invité tous les Congolais, toutes les plateformes, partis politiques, associations, membres de la société civile à une mobilisation générale, et déclenche le compte à rebours de la fin du mandat de Monsieur Kabila, qui interviendra le 19 décembre 2016 à minuit, conformément à l’article 64 de la Constitution ». C’est dire donc que le problème RD congolais reste entier. Et, il faut même craindre que Kabila, par son attitude, ne contribue à braquer davantage l’opposition déterminée à ne plus se laisser conter fleurette. C’est pourquoi il faut craindre qu’au lendemain du 19 décembre, la RDC ne bascule dans un cycle de violences aux conséquences imprévisibles, dans un pays où la moindre flamme peut dégénérer en un véritable brasier. Or, tout laisse croire que Kabila est allé trop loin pour reculer. La RDC peut brûler, pourvu que lui conserve son pouvoir. Comment peut-il d’ailleurs en être autrement ? Surtout quand on sait que peu avant Kabila, d’autres dictateurs, dans la sous-région, ont réussi, envers et contre tous, à se maintenir au pouvoir sans que le ciel ne leur tombe dessus. C’est le cas de Sassou Nguesso du Congo Brazzaville, Paul Kagamé du Rwanda et Pierre Nkurunziza du Burundi.

 

B.O

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