Lors du putsch du 18 août 2020 au Mali, plusieurs responsables politiques dont le Premier ministre, Boubou Cissé, ont été arrêtés par la junte militaire actuellement au pouvoir. Plus d’un mois après ce putsch, sur les 18 au départ, 13 responsables sont toujours détenus malgré les appels de la communauté internationale. Le 23 septembre dernier, l’expert des droits de l’homme des Nations Unies, Alioune Tine a demandé la « libération immédiate » de ces responsables politiques.
« J’ai appelé aujourd’hui les responsables du coup d’État au Mali à libérer les anciennes autorités gouvernementales détenues depuis plus d’un mois », a déclaré dans un communiqué, Alioune Tine, l’Expert indépendant des Nations unies sur la situation des droits de l’homme au Mali.
L’expert onusien a dit être « extrêmement préoccupé par le fait que les personnes arrêtées par les responsables du coup d’État ont été arbitrairement privées de leur liberté pendant plus d’un mois ». Selon lui, ce sont au moins 13 personnes qui sont toujours détenues, cela sans « aucune base légale », en dépit des appels pour leur libération.
Tout en invitant le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) à « respecter les obligations internationales du Mali en matière de droits de l’homme », Alioune Tine a laissé entendre qu’en vertu du droit international, « toute personne arrêtée doit être informée, au moment de son arrestation, des raisons de son arrestation et, dans le plus court délai, de toute accusation portée contre elle ». L’expert onusien exhorte le CNSP, les responsables de la junte au pouvoir, à respecter scrupuleusement les droits des personnes arrêtées, notamment le droit de communiquer avec leurs familles et leurs avocats et de recevoir des visites, en particulier des membres de leur famille. « Mais surtout, j’exhorte le CNSP à les libérer immédiatement », a conclu M. Tine.
AFP