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LIBYE : Haftar rêve-t-il d’un destin national ?

 

Un autre destin se dessine à l’horizon pour la Libye. En effet, le général Khalifa Haftar, responsable des forces de l’Est liées au Parlement de Tobrouk, a fait une visite surprise à Ndjamena, la capitale tchadienne,  le 14 septembre dernier. Le vieux militaire chevronné, comme le qualifient ses proches collaborateurs,  a été reçu par le président Idriss Déby Itno qui l’avait invité. Même si le contenu de l’entretien avec le président en exercice de l’Union africaine, n’a pas été révélé, beaucoup d’analystes pensent que la brève visite du général Haftar, qui n’est pas la première à Ndjamena, a été motivée par un souci sécuritaire au niveau des frontières entre la Libye et le Tchad. Au-delà de l’aspect sécuritaire dont ont pu discuter les deux hommes, cette  visite vient  enrichir le carnet d’adresses du général Haftar qui possède déjà des connexions multiples à l’étranger, notamment avec l’Egypte et certains pays du Moyen-Orient. Ainsi donc, le général Khalifa Haftar est en train de réussir là où le  gouvernement d’union nationale a échoué ; puisque, jusque-là, ce gouvernement  ne s’est  pas fait encore bien connaître sur le plan diplomatique. Et c’est peu dire que Haftar est en quête de soutien de l’Union africaine qui a été quasi inexistante depuis le début de la guerre civile en Libye.

Les succès militaires et le nationalisme de Haftar ont fait de lui, le nouvel homme fort de la Libye

L’homme, pourrait-on dire, est assis sur du roc puisque, sur le plan intérieur, il a la bénédiction des tribus qui, d’ailleurs, l’ont aidé à  reprendre le contrôle des champs pétroliers, sans affrontements. La remise de ces terminaux à la société nationale  qui en assurait la gestion, est un  grand coup de pub. Et l’on se demande si Haftar ne rêve pas d’un destin national en posant un tel acte. D’autant que, de plus en plus, il bénéficie de la sympathie des Libyens qui refusent en majorité, l’ingérence occidentale dans la résolution de la crise qui secoue le pays, depuis la chute du colonel Mouammar Kadhafi. Et on n’aurait pas tort de dire qu’il est bien parti pour diriger la Libye un jour, pour peu que l’exploitation des plus importants terminaux pétroliers du pays dont il a le contrôle depuis le début de la semaine, puisse profiter à tous ceux qui le voient comme « le boy » des USA. De toute apparence, les succès militaires et le nationalisme de Haftar ont fait de lui, le nouvel homme fort de la Libye avec qui, la Communauté internationale devrait désormais composer. Cela est d’autant plus vrai que le rapport du parlement britannique vient jeter un discrédit sur l’action des Occidentaux en Libye. En tout cas, ce rapport pourrait pousser les Libyens à faire plus confiance à des hommes comme Haftar qu’à la Communauté internationale qui aurait  aidé à chasser, sinon à tuer, le guide libyen sur la base de mensonges.

Mamouda TANKOANO

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