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Lutte contre la drogue au Burkina : l’ONG REVS PLUS plaide pour une réforme des lois

L’ONG Responsabilité espoir vie solidarité (REVS Plus) a organisé, le 27 juillet 2022, à Ouagadougou, un atelier de sensibilisation et de plaidoyer auprès de parlementaires, journalistes et coutumiers pour une réforme des lois en matière de lutte contre les drogues.  Cet atelier qui a réuni une trentaine de participants, a servi de cadre pour mener un plaidoyer pour une réorientation des mesures punitives.

Autrefois considéré comme un pays de transit, le Burkina Faso est devenu, ces dernières années, une zone de production et de forte consommation de drogues. Une consommation de drogues devenue un problème de santé publique et un enjeu sociétal majeur. Des saisies faites par la Douane burkinabè montrent à souhait l’ampleur du phénomène. En effet, entre janvier et octobre 2021, ce sont 78,11 tonnes de drogue qui ont été saisies par la douane. Courant mai 2022, une saisie record de 115,158 kg de cocaïne en provenance de la Sierra Leone et en partance pour le Ghana, a été faite à Bobo-Dioulasso. Mais à côté de cette augmentation des quantités de drogues saisies, il y a ce nombre croissant de consommateurs surtout au sein de la population jeune.

Selon des données statistiques, plus de 600 élèves et étudiants ont été interpelés entre 2014 et 2019 en lien avec la consommation et la détention de drogue. Pourquoi cette augmentation des quantités saisies et du nombre de consommateur, malgré les lois punitives à l’endroit des usagers de drogue ?   Partant du postulat que les usagers de drogue sont des malades souffrant de l’addiction, n’y a-t-il pas lieu de soigner ces derniers au même titre que toute personne atteinte d’une pathologie quelconque? « Partant de ce constat, les usagers de drogue ne doivent-ils pas plutôt bénéficier de soins au lieu d’être réprimés ? N’y a-t-il pas lieu de repenser la lutte contre la drogue ? », se demande la présidente du conseil d’administration de REVS Plus, Martine Somda.

Selon elle, cet atelier en plus de susciter la réflexion autour d’un sujet aussi bien sensible que d’actualité, vise à servir de cadre pour mener la sensibilisation et le plaidoyer sur la nécessité de repenser la lutte contre la drogue au Burkina Faso en réformant les lois en la matière. Pour la PCA, depuis que la lutte se mène, la situation va de mal en pis; il faut tirer les leçons qui s’imposent. « Il faut tirer leçon de ce qui est fait, il faut repenser les enjeux. On pense que ce ne sont pas les usagers qu’il faut pénaliser mais les trafiquants. Notre combat est qu’on révise les lois pour permettre aux personnes accros à la drogue d’être prises en charge. Ne pas les emprisonner, les pénaliser tout de suite. Il faut d’abord tendre la perche pour les accompagner à s’en sortir. Dans notre pays, il n’existe pas de centre de prise en charge. Alors qu’au bout, nous avons la pénalisation mais entre cela et le début, il n’y a rien pour les aider. La solution est plutôt en aval qu’en amont », a affirmé Martine Somda.

Les participants à l’atelier

 « Cela fera bientôt 30 ans, en 2023, que le Burkina a pris les mesures de la problématique de la drogue mais cette lutte est beaucoup plus orientée vers la répression, notamment des consommateurs. Cette approche a montré ses limites. Réprimer les consommateurs de drogue n’est nullement la solution parce qu’ils sont pour la plupart des malades, des victimes. Les emmener en prison ne résoudra pas le problème. Il faut donc s’asseoir et voir comment réorienter cette lutte de façon efficace, afin d’aller de l’avant », a souligné Landry Ouédraogo, consultant international en prévention de l’abus des drogues. Une lutte efficace qui doit être commune. C’est pourquoi parlementaires, chefs coutumiers participant à l’atelier, se sont engagés à jouer leur partition pour une réorientation de la lutte. Aussi, il a été recommandé l’adoption d’une stratégie nationale de lutte contre la drogue.

Colette DRABO

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