Le président du Conseil supérieur de la communication (CSC), Wendingoudi Louis Modeste Ouédraogo, accompagné de son directeur de cabinet, Fousséni Kindo, a effectué, ce 12 décembre 2024, une “ visite de courtoisie ” au Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ) à Ouagadougou. De la bibliothèque au secrétariat en passant par la salle Henry Sebgo (NDLR : nom de plume de Norbert Zongo), tout a été visité par l’hôte du CNP-NZ.
Après sa prise de fonction le 2 août 2024 et étant à la tête de la “tutelle naturelle des médias”, le président du CSC, Louis Modeste Ouédraogo, a jugé utile d’effectuer “ une visite de courtoisie”, de prendre contact avec un “partenaire”, à savoir le CNP-NZ et ceux qui l’animent. “En tant que président du CSC, l’institution que je dirige est la tutelle naturelle des médias. Etant la tutelle naturelle des médias, les organisations professionnelles réunies au niveau du CNP-NZ sont des partenaires. Et en tant que partenaires, il est tout à fait normal que nous soyons en contact, voilà pourquoi j’ai effectué la visite ce matin. J’ai été très bien accueilli et nous avons échangé sur plusieurs aspects entrant dans la vie des médias burkinabè et je repars très rassuré quant à la bonne collaboration qui va davantage se renforcer entre le CNP-NZ et le CSC, mais aussi et surtout quant à la contribution des médias et des organisations professionnelles à l’information des populations et à la résolution des grands problèmes de notre pays”, a déclaré le président du CSC, à l’issue du huis clos entre les membres des deux parties.
Louis Modeste Ouédraogo a salué les efforts consentis par le centre en termes de renforcement des capacités des journalistes et de création de rapprochements avec d’autres institutions du pays. A son avis, dans le contexte actuel du pays, c’est ensemble que l’on pourra relever le défi du développement économique et social du pays. “ Nous pensons que les médias ont un grand rôle à jouer dans ce contexte ; les associations professionnelles des médias aussi et c’est ensemble que nous pourrons relever ce grand défi qui est l’assainissement de notre espace médiatique mais aussi l’amélioration de la contribution du secteur de la communication au développement économique et social de notre pays”, a dit le président.
A noter que cette visite du président du “gendarme des médias” intervient à la veille de la commémoration du 26e anniversaire de l’assassinat de Norbert Zongo. Interpelé sur le fait que le dossier n’ait pas encore été jugé, Louis Modeste Ouédraogo a émis ses regrets et souhaité que cela se fasse le plus tôt possible : “ C’est regrettable qu’on n’ait pas pu connaitre toute la vérité, qu’il n’y ait pas eu jugement pour au moins situer les responsabilités. Mon souhait est que cela se passe le plus tôt possible”. Sur la question d’un journaliste pour qui les libertés sont restreintes au Burkina, l’hôte du CNP-NZ a indiqué que cela est une exigence au regard du contexte de crise sécuritaire. “ Je voudrais que nous sachions que nous devrions tous intégrer le contexte. Si les libertés sont restreintes dans le cadre des lois, règlements en vigueur, je pense que tout ce qu’on doit faire, c’est de les accepter… Ailleurs, vous verrez que les citoyens ont consenti à ce que leurs libertés soient restreintes dans l’intérêt général pour qu’on puisse éviter un plus grand péril. Au Burkina, c’est ce que nous devons faire également. Nous ne devons pas voir les restrictions comme une volonté de museler mais plutôt comme des voies et moyens pour permettre à l’Etat d’accomplir sa mission régalienne, de protection de nos limites territoriales, de reconquête de notre territoire mais aussi de notre souveraineté et pour assurer notre avenir tout simplement. Je ne pense pas qu’il y ait une autre volonté derrière. De toutes façons, comme nous sommes convaincus que la crise sécuritaire sera derrière nous bientôt, vous verrez qu’au fur et à mesure que nous allons avancer sur le terrain de la paix, les libertés pourront être restaurées jusqu’à un certain niveau. Mais actuellement, nous devons accepter les restrictions qui se font dans le cadre des lois et règlements”, a expliqué Louis Modeste Ouédraogo.
Le président du comité de pilotage du CNP-NZ, Guézouma Sanogo, a tenu à remercier le président du CSC pour sa visite surtout à la veille de la date symbolique du 13 décembre, date anniversaire de l’assassinat de Norbert Zongo et ses compagnons d’infortune. “ Pour nous, cela est très important. C’est une visite de courtoisie comme le président du CSC l’a dit et cela veut dire qu’on ne peut pas aborder beaucoup de sujets. Ce que je peux vous dire, c’est que le président a montré sa disponibilité, sa volonté à protéger les médias, les journalistes à se battre pour la liberté de presse, pour de meilleures conditions de vie et de travail des journalistes et surtout pour une viabilité des entreprises de presse. C’est ce que nous retenons de ces échanges”.
Colette DRABO