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L’homme calme, artiste burkinabè : « En 2024, si tout va bien, je travaillerai à mettre un album sur le marché »

Ancien animateur à radio Voix du Sourou de Tougan, il officie actuellement à radio Ouaga FM, où il anime une émission en dioula.  En plus de ses talents d’animateur, il a une autre corde à son arc à savoir chanter. Il s’agit de Pierre Drabo, alias « L’homme calme », un surnom qui lui a été donné par ses auditeurs. Invité de actuburkina dans le cadre de sa rubrique « Vie de stars », le natif de Tougan évoque comment il est venu à la musique, se prononce sur la musique burkinabè de façon générale et annonce ses projets pour 2024. Découvrons qui est l’artiste dans l’entretien ci-dessous.

Depuis quand faites-vous la musique ?

C’est à la suite d’une maladie au cours de laquelle j’étais devenu muet mais pas sourd parce que j’entendais bien. C’était en 2005, alors que j’étais en classe de CM1. J’ai été obligé d’arrêter l’école. Et durant 4 ans, ma famille a tout fait pour que je recouvre la santé. Nous avons sillonné plusieurs localités et pays, notamment le Mali, pour me soigner sans succès. Après avoir fait le tour, on nous a conseillés d’aller chez les évangéliques pour voir ce que les séances de prière pourraient donner. Après plusieurs semaines de prières, la femme qui priait pour moi m’a demandé de dire à ma mère de s’excuser auprès de mon père. Et juste après les excuses de ma mère, je me suis réveillé le lendemain matin en train de chanter.  C’est depuis lors que je chante et c’était en 2008.

Quel est le genre de chansons que tu fais ?

Il y a des chansons de louange, des chansons mandingue surtout.

Et thèmes abordes-tu dans tes chansons ?

Ma première chanson a consisté à sensibiliser la population afin qu’elle se méfie des politiciens qui sont souvent à l’origine de divisions au sein des communautés. Dans ma 2e chanson, j’ai exprimé ma gratitude aux femmes de Tougan et tous ceux qui soutiennent la radio la Voix du Sourou où j’officiait. Après cela, j’ai composé un chant de louange et d’adoration. Il faut noter aussi que j’anime les cérémonies de mariages en mandingue.

Avez-vous un album sur le marché ?

Non, pas pour le moment.

Pourquoi alors que vous chantez depuis 2008, selon vos propos ?

 J’ai d’abord chanté à l’église et ce n’est qu’en 2020 que j’ai sorti la chanson sur les politiciens, en 2021, il y a eu la 2e chanson et une autre en cette année 2023.

 

L’homme calme, artiste-musicien

Dans quel genre musical évoluez-vous ?

C’est surtout dans le style mandingue ainsi que le reggae.

Y a-t-il des artistes en particulier que vous ont influencé dans le choix de votre carrière musicale ?

 Il y a en a pas mal mais j’écoute surtout les artistes mandingues étant donné que j’anime une émission en dioula. Le fait les écouter beaucoup cela a fini par m’inspirer.

A quel artiste voudriez-vous ressembler un jour ?

A  Salif Kéita surtout pour son genre musical et les thèmes véhiculés. Si vous remarquez bien, Salif Kéita ne fait pas d’effort, pendant ses lives, vous ne le verrez pas faire des exercices physiques. En réalité, il y a beaucoup dans son ventre. Il respire tellement d’air qu’il peut crier pendant longtemps sans que les gens remarquent qu’il fait des efforts.

Quel est le regard que vous avez sur la musique burkinabè ?

Pour moi, la musique burkinabè n’évolue pas en tant que tel. C’est toujours les mêmes mélodies, seules les paroles varient. Et je ne sais pas s’il faut accuser les producteurs ou les artistes eux-mêmes. En réalité, nous avons du mal à varier notre musique et c’est ce qui nous met en retard.

Qu’entendez-vous par varier parce qu’il y a le Liwaga, le warba, sans oublier la musique urbaine ?

Ce que vous dites est vrai mais si vous êtes un producteur et que je viens vous voir avec une musique en langue San, je vais poser ma voix sur la mélodie que vous allez me proposer. Pour quelqu’un d’autre qui viendra chanter en Bissa, vous constaterez que les mélodies seront les mêmes. Raison pour laquelle je dis que nous avons du mal à varier notre musique, ce qui fait que nous sommes en retard.

Selon vous, qu’est-ce qui peut être fait pour améliorer cela ?

Il faut soutenir tout simplement les artistes parce que l’artiste négocie beaucoup trop avant d’être produit. Vu qu’il n’a pas assez de moyens financiers, il est obligé de se contenter de ce qu’on va lui proposer. Il ne peut en aucun cas s’imposer pour dire par exemple qu’il n’aime pas telle ou telle mélodie qu’on lui propose. Et c’est cela la triste réalité des artistes.

Quels sont vos projets à court et moyen  termes ?

En 2024, si tout va bien, je vais travailler pour mettre un album sur le marché. Aussi, je compte organiser un festival à Tougan si avec l’aide des autorités, la situation sécuritaire venait à s’améliorer, de sorte à faire oublier un tant soit peu les souffrances vécues par les populations.

Quel est le message que vous avez à l’endroit de ceux qui aiment votre musique ?

Je leur dis de tenir bon parce que les autorités ne sont pas venues pour s’amuser, les lignes bougent et la fin de la guerre est proche. Que les uns et les autres renforcent également l’unité et la cohésion partout.

Propos recueillis par Colette DRABO

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