Aujourd’hui, 1er septembre 2016, s’ouvre à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC), le dialogue politique que le président Joseph Kabila appelle de tous ses vœux. Mais à la vérité, ce dialogue ne vise qu’un seul objectif : acter le glissement du calendrier électoral pour permettre à Kabila de rester au pouvoir. Quand les satrapes africains changeront-ils ? Quand comprendront-ils que l’alternance politique ne devrait pas être seulement l’affaire des pays occidentaux et que celle-ci n’a que des vertus ? Les temps ont changé et il faut changer avec le temps. Les satrapes devraient enfin se décider à rejoindre le concert des nations démocratiques. En tout cas, pour revenir au dialogue politique en RDC, on peut d’ores et déjà dire, sans risque de se tromper, que les accords qui sortiront de ces palabres, la vraie opposition ayant boycotté le dialogue, seront source de conflit. On peut donc affirmer que l’on va vers un échec programmé, d’autant que les décisions qui sortiront de ce conclave n’engageront pas l’ensemble des Congolais.
Tout se passe comme si l’Eglise catholique est en train de comprendre que les choses ne se passent pas comme elle l’avait souhaité
D’ailleurs, un tel dialogue ne ferait qu’avaliser la volonté du prince régnant qui ne s’imagine pas une autre vie en dehors du palais présidentiel, de rester à la tête de la RDC. En tout cas, en dépit de son jeune âge, Kabila semble avoir emprunté le chemin de ces vieux satrapes qui s’accrochent ad vitam æternam au pouvoir. Heureusement pour lui et malheureusement pour le peuple congolais, il a réussi à rallier une partie de la communauté internationale à sa cause, laquelle appelle au dialogue. Tout se passe comme si même l’Eglise catholique qui avait prôné ce dialogue, est en train de comprendre que les choses ne se passent pas comme elle l’avait souhaité. C’est maintenant qu’elle doit tenir bon. C’est-à-dire peser de tout son poids pour dissuader Kabila et ses ouailles de revenir sur leur projet suicidaire. Car, un affrontement ne fera qu’allonger la liste déjà longue, des victimes congolaises mortes pour la liberté.
Issa SIGUIRE
