Les olympiques burkinabè se sont brillamment qualifiés pour les Jeux africains qui auront lieu en septembre prochain à Brazzaville au Congo. Les joueurs du coach Brama Traoré ont réussi l’exploit de tenir en échec, sur leurs installations, les Eléphants olympiques de Côte d’Ivoire par un score vierge. A l’aller, il y a deux semaines au stade du 4 août, ils étaient venus à bout des ivoiriens par le score de 2 buts à 1.
Le public qui a effectué le déplacement du stade Robert Champroux de Marcory, ce samedi 11 avril 2015, n’a pas fait le chemin pour rien. Car le match a tenu toutes ses promesses : intensité, ambiance, occasions à n’en point finir, suspense. Il y avait tout dans ce match. Retour sur ce que certains observateurs ont considéré comme l’un des plus beaux matchs de ces éliminatoires.
En début de match, ce sont les Burkinabè qui impriment leur rythme en imposant un pressing intense sur leurs adversaires. Les Ivoiriens souffrent, semblent acculés, mais ne manquent pas de ressources. Progressivement, ils prennent le contrôle du ballon grâce à leur maîtrise technique et leur maturité tactique, pour se faire de plus en plus menaçants. Mais face au pressing haut et constant des Burkinabè, les ivoiriens éprouvent d’énormes difficultés pour développer leur jeu. La première alerte est venue de Fadil Sido qui, à la 25e minute, s’est retrouvé seul face au portier ivoirien Mohamed Cheick Koné. Malheureusement mal inspiré, il n’a pu faire mieux que de tirer faiblement la balle dans les bras de celui-ci. Les Burkinabè reviennent à la charge aux 29e et 31e
minutes grâce à leurs attaquants Adama Barro et Fayçal Ouédraogo, mais sans succès. Les ivoiriens n’ont été véritablement menaçants qu’à partir de la 31e minute. Dans la foulée, Dao Nicaise Guillaume, portant le dossard 10, s’est débarrassé de son vis-à-vis pour libérer un tir des 25 mètres qui a effleuré le montant gauche du portier burkinabè Mohamed Baïlou. C’est sur cette action que l’arbitre soudanais Wadeed Elfatih Kaleed a sifflé la fin de la première partie. De retour des vestiaires, alors qu’on s’attendait à un visage beaucoup plus reluisant des Ivoiriens, on a plutôt vu une équipe qui est retombée dans ses travers avec un jeu décousu. Les Burkinabè, sentant la qualification à portée de main face à cette équipe ivoirienne qui semblait abdiquer, ont ainsi géré le reste de la partie recroquevillés en défense , et ce, au grand désespoir du public ivoirien qui commençait à déserter les travées du stade Robert Champroux. Ainsi donc, malgré une fin de partie difficile de nos joueurs acculés par l’attaque ivoirienne, ils ont su résister pour garder inviolée leur cage où le gardien Mohamed Baïlou s’est maintes fois mis en évidence pour enrayer le danger, jusqu’au coup de sifflet final. Signalons pour terminer que la rencontre s’est déroulée sous une forte pluie.
Seydou TRAORE depuis Abidjan
Encadre 1
Propos des entraîneurs
Koné Tiegbe (Côte d Ivoire)
« Je salue les Burkinabè pour leur performance. Je crois qu’ils méritent amplement leur qualification, au regard de ce qui nous a été donné de voir ce soir. Je crois que c’est l’équipe qui a le plus mordu dans le ballon qui s’est offert le ticket de la qualification. J’imagine la déception de mes joueurs qui n’ont pas pu offrir la qualification à leurs supporters qui ont effectué en grand nombre le déplacement pour venir les soutenir. Mais c’est la loi du sport. Et on n’y peut rien malheureusement. »
Traoré Brama (Burkina Faso)
« Mes premiers mots vont à l’endroit de mes joueurs que je remercie pour cette qualification historique. Il faut dire que nous y avons cru jusqu’ au bout. Malgré les difficultés, nous n’avons jamais lâché prise. Ensuite je salue le peuple Burkinabè dont le soutien ne nous a jamais fait défaut. Maintenant que la qualification est acquise, nous allons nous mettre sérieusement au travail afin d’aller le plus loin possible dans cette compétition. »
Encadre 2
A l’issue de la brillante qualification des Etalons olympiques, nous avons tendu notre micro au nouveau sélectionneur des Etalons, Gernot Rohr, qui a bien voulu nous livrer ses impressions sur la poule des étalons après le tirage au sort de la Can 2017.
Bonsoir coach, quelle appréciation faites-vous de la poule des Etalons après le tirage au sort ?
Je pense que nous sommes dans une poule difficile car, contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, il y a de très bonnes équipes qui y figurent. Nous devons tout faire pour finir premier de cette poule. Ainsi, nous serons qualifiés d’office. Mais avant, nous devons entamer dès à présent notre préparation, dans la perspective de notre premier match contre les Comores que nous devons absolument battre le 13 juin prochain au stade du 4 août. Nous allons bientôt profiter de la trêve européenne pour organiser un stage de trois jours qui va déboucher sur un match amical à la fin du mois de mai à Paris, contre une grosse équipe africaine qui sera probablement le Sénégal, la RDC ou le Mali et ensuite on reviendra sur Ouaga pour préparer notre match contre les Comores .
Comment les joueurs ont-ils accueilli votre nomination à la tête de cette sélection ?
Je crois que les joueurs eux- même sont bien placés pour répondre à cette question. Je n’ai pas à me prononcer sur ce sujet.
Comment se sont déroulées vos premières séances d’entraînement avec les joueurs ?
On a fait un premier regroupement ensemble à Casablanca, qui s’est très bien passé. Nous avons joué contre une bonne équipe marocaine que nous avons battue. Je dois dire que j’ai découvert de belles choses au cours de ce match. J’ai été surtout séduit par la prestation du gardien de but et de la défense.