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INSECURITE AU BURKINA : Que peut la France ?

Le samedi 20 février, le Premier ministre français, Manuel Valls, a séjourné à Ouagadougou après une brève escale de 36 heures au Mali, dans le cadre d’une mini-tournée ouest-africaine axée sur la lutte contre le terrorisme. Cette visite a pour but, selon Manuel Valls, «d’assurer les autorités burkinabè de notre soutien, de notre engagement à leurs côtés pour leur sécurité et pour leur développement… ». Prenant le Premier ministre français au mot, on peut se demander si cette visite s’inscrit réellement dans le cadre de la lutte contre le terrorisme d’autant qu’elle intervient plus d’un mois après les attaques du 15 janvier. Si la visite de Manuel Valls était intervenue au lendemain des évènements malheureux, elle aurait suscité beaucoup plus d’émotions. Mais plus d’un mois après, on est tenté de croire qu’elle cache d’autres raisons. En effet, depuis le départ de Blaise Compaoré du pouvoir, la France a perdu du terrain sur le plan diplomatique au pays des Hommes intègres au profit des Etats-Unis qui, à travers leur ambassadeur, engrangent de précieux points.

Les pays africains doivent compter sur eux-mêmes

Tout porte à croire que voyant son ancienne colonie en train de lui échapper, la France tente de reprendre la main. A supposer même que le Premier ministre français soit venu effectivement dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, la question que l’on pourrait se poser est la suivante : la France peut-elle vraiment empêcher les jihadistes d’attaquer le Burkina ? Sur le sujet, le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a expliqué à son hôte du jour qu’il « faut mieux surveiller la frontière nord du Burkina pour empêcher les infiltrations de jihadistes en provenance du Mali ». Et pour cela, il a souhaité que le Burkina Faso soit doté d’une flotte de petits avions de surveillance et d’hélicoptères, capables de survoler la frontière en question. L’aide de la France est alors sollicitée. Une doléance que le Premier ministre français a promis d’examiner, à son retour en France. En fait, la lutte contre le terrorisme ne passe pas nécessairement par les moyens militaires. On peut avoir toutes les armes du monde, disposer de tous les renseignements nécessaires, cela ne suffira pas pour venir à bout des fous d’Allah. La solution se trouve ailleurs. Certes, il est vrai que les moyens militaires sont indispensables, mais il faut s’attaquer au mal par la racine. Une racine à trois branches que sont l’éducation, la sensibilisation et le développement. Il faut donc mettre l’accent sur ces trois domaines, de sorte à occuper en permanence les jeunes. Et pour qu’il en soit ainsi, les pays africains doivent avant, tout compter sur eux-mêmes et non essentiellement sur l’aide extérieure.
Yannick SANKARA

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