En l’état, le président de la Cour suprême gambienne, Emmanuel Fagbenle, s’est déclaré incompétent ce 16 janvier concernant l’examen du recours porté devant cette juridiction par le chef de l’État Yahya Jammeh. Cet examen est repoussé à une date ultérieure.
« Étant donné que cette injonction me concerne en tant que président de la Cour suprême, je me récuse de son examen », a déclaré à l’audience lundi 16 janvier le président nigérian de la Cour suprême, Emmanuel Fagbnele. « Ce recours attendra que la Cour suprême soit constituée […] le temps de permettre aux juges d’arriver en Gambie », a ajouté le magistrat nigérian.
L’avocat de Yahya Jammeh et ex-ministre de la Justice, Edward Gomez, a par la suite reconnu qu’il ne lui serait pas possible d’obtenir l’injonction demandée avant le 19 janvier « parce que le président de la Cour suprême a dit très clairement qu’il ne pouvait pas se prononcer seul sur ce dossier ». À cette date, Adama Barrow doit pourtant officiellement être investi président de la Gambie.
Yahya Jammeh a demandé à son homologue libérienne Ellen Johnson Sirleaf, en tant que présidente en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), d’accélérer l’envoi de juges pour pourvoir les sièges vacants à la Cour suprême. Il a réaffirmé que « le statu quo devait prévaloir » tant que celle-ci n’aurait pas statué sur ses recours.
« La soi-disant date du 19 janvier n’est pas gravée dans le marbre », a-t-il par ailleurs fait remarquer à la présidente libérienne, lors d’une conversation téléphonique dont l’enregistrement a été diffusé dans la nuit de dimanche à lundi par la télévision d’État GRTS.
À travers une déclaration lue par son conseiller, Mai Fatty, Adama Barrow, a de son côté assuré qu’il serait en Gambie pour y prêter serment et prendre ses fonctions jeudi 19 janvier. Le président élu a par ailleurs appelé ses concitoyens à « continuer à faire preuve de retenue, à respecter la loi et à ne pas répondre à la provocation »…
Jeuneafrique
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