Elle est actrice, productrice, réalisatrice et scénariste guinéenne. Fatoumata Kandé, puisque c’est d’elle qu’il s’agit est directrice générale de la maison de production « Kandeland studios » basée en Guinée. Elle était présente à la 8e édition des SOTIGUI awards tenue du 8 au 11 novembre dernier, à Ouagadougou. Invitée à se prononcer sur le cinéma africain, la dame aux multiples casquettes se dit confiante. Mieux, elle ajoute : « Le cinéma africain est un cinéma révolutionnaire. C’est une révolution complète et je pense que très bientôt, nous allons prendre le monde ». C’était le 11 novembre 2023.
Vous êtes à Ouagadougou dans le cadre de la 8e édition des SOTIGUI awards. Comment appréciez-vous cette cérémonie de récompense des acteurs du cinéma africain et de la diaspora ?
C’est ma toute première participation aux Sotigui et je pense que c’est l’une des meilleures expériences en termes de cérémonie de distinction parce que j’ai eu à assister à pas mal mais j’adore l’atmosphère, les personnes présentes et toute l’équipe d’organisation. C’est comme si on se connaissait depuis longtemps. Ce sont des gens avec qui l’on partage le même métier parce qu’il n’y a que des acteurs comédiens. J’espère que la cérémonie va très bien se clôturer parce que je suis nommée dans la catégorie meilleur acteur de l’Afrique de l’Ouest. J’espère que tout le monde rentrera à la maison à l’issue de la cérémonie dans cette même ambiance de gaieté et de joie.
Vous êtes actrice, productrice, réalisatrice et scénariste. Comment arrivez-vous à gérer toutes ces casquettes en tant que femme ?
Rien n’est d’abord facile dans la vie quelle que soit la petitesse de ce que tu fais. C’est une histoire de détermination afin de se battre pour atteindre ses objectifs. J’ai d’abord commencé par les scénarios, ensuite j’ai commencé à jouer petit à petit. La production a un peu a trait à ce que j’ai fait comme étude à l’université parce que je n’y ai pas fait le cinéma J’ai plutôt fait international business management et le droit des affaires et comme j’ai l’habitude de gérer des affaires, j’ai décidé de me lancer dans le côté business, pas seulement artistique, et je pense que pour l’instant, ça me réussit bien.
Cela fait combien d’années que vous êtes dans le cinéma ?
Je fais le cinéma depuis le bas âge mais je me suis professionnellement insérée là-dedans depuis 2018 quand j’ai fini les études universitaires et quand j’ai créé ma maison de production qui est ma société de production.
Durant votre parcours, quels sont les bons souvenirs que vous gardez ?
Je suis déjà en train de créer de beaux souvenirs aux SOTIGUI, avec des personnes magnifiques et exceptionnelles. Et concernant mes meilleurs souvenirs dans le domaine de mon travail, c’est généralement sur les plateaux de tournage j’adore tout ce qui s’y passe. Ce n’est pas facile de gérer plusieurs personnes mais on arrive quand même à le faire. Nous sommes tous en train de faire un travail que nous aimons donc chacun y met du sien.
Quelle est la situation du cinéma aujourd’hui en Guinée ?
En Guinée, nous sommes en train de nous réveiller et aujourd’hui on n’a pas mal de productions contrairement aux années précédentes. Je peux même dire que je suis celle qui est venue révolutionner les choses et aujourd’hui nous avons plusieurs producteurs qui sont entrés dans la danse. Aujourd’hui, on peut dire que le cinéma guinéen est en train de se créer un chemin et on arrivera très bientôt à nous distinguer des cinémas des autres pays de la sous-région.
Quel est le regard que vous portez de façon générale sur le cinéma africain ?
Le cinéma africain est un cinéma révolutionnaire. Aujourd’hui, on a le Nigeria qui fait de très belles choses. Nous avons l’Afrique du Sud qui fait la magie, il y a également les pays comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Bénin, etc. Pour moi, c’est un cinéma révolutionnaire et nous avons des boites comme Canal+ qui mettent vraiment la main à la pâte pour le rayonnement du cinéma africain. C’est une révolution complète et je pense que très bientôt, nous allons prendre le monde.
Quel message avez-vous à adresser au public ?
Je dis merci au chaleureux public venu soutenir l’évènement, merci à toutes ces personnes qui se battent pour faire avancer le cinéma africain. Merci à l’équipe d’organisation des SOTIGUI, car ce n’est pas facile de regrouper bon nombre d’acteurs, je dirai pratiquement des stars. Je dirai aux populations africaines de continuer de nous soutenir, nous avons besoin d’elles parce que tout ce que nous faisons, c’est pour le public africain.
Propos retranscrits par Jacintha DRABO
(Stagiaire)