Depuis le 23 septembre 2025, il a officialisé la sortie de son nouveau clip qui est le remix de la chanson « Faso nooma » du groupe Bezou, laquelle chanson a eu un franc succès, en 2006, au Burkina et même au-delà des frontières burkinabè. Vous l’aurez certainement deviné, il s’agit de l’artiste Elty, à l’état civil Lionel Tankoano. Près de 20 ans après la sortie de ce titre présenté comme un chef d’œuvre, un hymne d’amour pour la patrie, Elty a décidé de le remettre au goût du jour, dans une coloration alliant tradition et modernité. Dans cet entretien réalisé le 22 septembre 2025, veille de la sortie du clip, le Kundé de la Révélation et de l’Espoir 2023, revient sur les raisons du choix de la chanson, les « belles choses » qu’il est en train de préparer, et bien d’autres choses. Les révélations du « Pain national » sont à lire dans ces lignes qui suivent !
Ils sont nombreux ces Burkinabè qui se demandent où êtes-vous passé. Que leur répondez-vous ?
Elty se porte bien, et très très bien d’ailleurs. Il est vrai que cela fait 8 mois que nous n’avons pas sorti de musique, mais ce 23 septembre (NDLR : l’entretien a eu lieu le 22 septembre) à 18h, il y aura la sortie de mon nouveau clip qui est en fait un remix de « Faso nooma » du groupe Bezou. Donc le clip sera disponible, s’il plaît à Dieu, le 23 septembre à 18h sur Youtube.
Effectivement, il se raconte dans les coulisses qu’il s’agit d’un chef d’œuvre. A quoi doivent donc s’attendre les mélomanes à travers ce clip ?
Il faut dire que nous avons vraiment beaucoup travaillé sur, non seulement l’audio, en incluant des instruments traditionnels de chez nous, mais aussi en essayant de moderniser la chanson. Et le challenge était vraiment gros parce que, même à l’international, c’est peut-être l’une des chansons burkinabè les plus connues. Donc il fallait rendre hommage à ce groupe qui a personnellement bercé mon enfance, et assurément l’enfance de millions d’autres Burkinabè. Et pour le clip, nous avons eu la chance et l’opportunité de travailler avec un jeune groupe de réalisateurs dont un Algérien et un Ivoirien. Je pense que l’Afrique est réunie ici pour que ce soit un chef d’œuvre.
Pourquoi le choix « Faso nooma » particulièrement ?
A la base, je suis de ceux qu’on appelle artiste love. Et depuis un bon moment, je réfléchissais à faire le remix d’une chanson qui aura marqué la culture burkinabè. J’ai hésité entre plusieurs titres où il y avait majoritairement des chansons d’amour. Je me suis dit pourquoi ne pas choisir quelque chose, au regard du contexte actuel du pays, qui parlerait à beaucoup plus de personnes plutôt que de reprendre une chanson d’amour. On le sait, l’amour, c’est bien, mais valoriser le drapeau, valoriser l’amour pour le pays, cela touche encore plus de personnes. Là, j’ai commencé à me demander quelle serait cette chanson qui, même à l’international, était bien connue. Il se trouve que c’est « Faso nooma » de Bezou et « Aicha Trembler ». On a alors décidé de retenir « Faso nooma ». Ensuite, j’ai rencontré le leader du groupe qui est quelqu’un de très sympa. Le feeling est passé et par la grâce de Dieu, nous avons pu tout boucler.
En 2023, vous avez remporté le Kundé de la révélation et celui de l’espoir. Qu’est-ce que tout cela a apporté à votre carrière ?
Je dirai beaucoup de crédibilité. Cela m’a aussi ouvert des portes notamment le contrat en tant qu’ambassadeur de Canal+. Cela m’a permis de faire des scènes, des tournées tant à l’intérieur du pays qu’à l’international. En tout cas, cette reconnaissance m’a apporté beaucoup, surtout en termes de crédibilité, de popularité aussi et je ne peux que rendre grâce à Dieu qui a facilité tout cela.
A ce jour, quelle est votre discographie ?
Elty a sorti beaucoup de singles. En termes de projet, il y a un EP sorti en 2022, et l’album, lui, est en préparation. De toute façon, le format album, malheureusement, est appelé à disparaître petit à petit pour laisser la place aux singles. Cela parce qu’on fait face à un défi en termes de vente, puisque les cassettes n’existent quasiment plus et les clés USB sont de moins en moins utilisées, donc de moins en moins achetées. La raison est que tout est sur le téléphone aujourd’hui. Reste maintenant à trouver une solution à la connexion pour que nos mélomanes puissent streamer comme le font bien d’autres pays aujourd’hui. A mon avis, le format album, petit à petit, va laisser la place à des séries de singles.
Quelle sera la suite après la sortie de ce single ?
Après le remix de « Faso nooma », on va s’affairer pour la sortie de l’album. D’ailleurs, ce remix est le premier extrait officiel de l’album. Donc, il faudra attendre l’album. S’il plait à Dieu, on offrira un clip pour accompagner bien sûr la sortie de l’album.
Et ce sera un album de combien de titres ?
Il y a un grand homme de notre culture qui a dit de ne pas parler de ses projets…
C’est prévu pour cette année 2025 ?
Le temps nous le dira ! Mais il faut noter que l’album est quasiment prêt. Nous allons prendre le temps de bien nous apprêter pour l’offrir dans les meilleures conditions.
Y a-t-il des projets, des tournées à l’intérieur comme à l’extérieur du pays après la sortie de ce remix ?
L’album, en lui-même, est un projet. C’est ainsi que moi je conçois la définition d’un album. Parce qu’il ne s’agit pas juste d’une collection d’œuvres, d’une collection de 10 ou 12 chansons. Il faut que tes chansons aillent dans le sens d’une même thématique. Et que derrière, tu puisses construire quelque chose. Par exemple, en 2023, j’ai sorti la chanson « On a eu pain », et par la suite, nous avons construit un projet tout autour, notamment le concert « La nuit du pain » qui a eu lieu à Ouaga et à Bobo-Dioulasso. Nous sommes toujours dans la phase de réflexion, la phase de planification. L’album, en tout cas, ne sera juste pas une collection de chansons mais quelque chose qui sera bénéfique pour le public. Retenez ceci : on vous prépare de belles choses. Inch’allah !
Quel est votre message à l’endroit de tous ceux qui aiment ce que vous faites ?
Propos recueillis par Colette DRABO