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DEMISSION DU MINISTRE DE LA JUSTICE DU GABON : Une décision courageuse

 

En dépit de sa victoire déclarée à la présidentielle du 27 août dernier, Ali Bongo traverse des moments difficiles. En effet, il vient de perdre un soutien de taille, en l’occurrence le 2e vice-Premier ministre, ministre de la Justice et des droits humains, Garde des sceaux, Séraphin Moundounga. Ce dernier a claqué, le 5 septembre dernier, non seulement la porte du Parti démocratique gabonais (PDG), mais aussi celle du gouvernement, après la réélection contestée par le peuple d’Ali Bongo. D’aucuns vont beaucoup s’interroger sur cette démission. Toujours est-il qu’elle reste une décision courageuse. Car, c’est assez rare en Afrique pour être souligné. Sous nos tropiques, très rarement, on voit des intellectuels au service des dictateurs, démissionner de leur poste. Le plus souvent, ils sont les premiers à accompagner les dictateurs dans leurs turpitudes. Cela a été le cas au Burkina avec le dernier gouvernement de Blaise Compaoré.

Ali Bongo doit accepter de poser l’acte qu’il faut pour sauver le Gabon

Un peu moins de deux ans après sa chute, quelques-uns de ses anciens ministres ont été entendus par la gendarmerie nationale, hier, 6 septembre, pour répondre de leur solidarité vis-à-vis du président déchu qui avait décidé de modifier la Constitution pour se maintenir au pouvoir, avec les conséquences que l’on sait. S’ils avaient eu le courage de démissionner comme Séraphin Moudoungo, ils n’en seraient pas là aujourd’hui. Mais la question qu’il faut se poser est la suivante : quelle conséquence aura la démission du Garde des Sceaux gabonais ? Cette question vaut son pesant d’intérêt. Car, une chose est sûre ; ce départ constitue un coup de poignard dans le flanc d’Ali Bongo. Et les choses pourront certainement bouger dans les jours à venir, dans un sens comme dans un autre. L’ancien ministre de la Justice pourrait le payer au prix fort, mais tout dépendra de l’issue de la crise. Mais en tous les cas, son acte héroïque l’aura grandi. Cette démission est la preuve que les résultats de l’élection présidentielle manquent de transparence. Elle pourrait pousser d’autres membres du gouvernement à la démission. D’ores et déjà, le navire  Gabon est en train de tanguer et tout porte à croire qu’il risque de sombrer. Espérons que la tempête actuelle s’estompera. Mais il faudra pour cela, un ultime acte de sagesse du camp Bongo dont tout indique qu’il est dans une logique de passage en force. Ali Bongo qui a déjà enjambé des cadavres pour accéder au pouvoir en 2009, doit accepter de poser l’acte qu’il faut pour sauver le Gabon : s’en tenir à la vérité des urnes, qui manifestement sont en sa défaveur.

Mamouda TANKOANO

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