C’est une artiste-chanteuse qui totalise 20 années de carrière avec au compteur deux albums et plusieurs singles. Mais en plus de cette casquette d’artiste-chanteuse, elle est auteure compositrice, interprète, animatrice radio, mannequin et j’en passe. Le 11 avril 2025, celle que votre média actuburkina a reçu comme invitée, dans sa rubrique « Vie de stars », se nomme Françoise Odette Siambo à l’état civil mais Daisy Bofola comme nom d’artiste. Avec la présidente de l’Association burkinabè des femmes artistes-musiciennes (ABFAM) depuis 2024, il a été question de sa carrière musicale, ses projets, son regard sur la musique burkinabè et le projet de loi portant statut de l’artiste adopté le 27 mars dernier par les députés. Voici ce qu’elle nous a confié !
Comment se porte Daisy Bofola ?
Daisy Bofola se porte à merveille et superbement bien.
Vous êtes auteure compositrice, artiste musicienne, comédienne de cinéma, mannequin, animatrice radio, etc. Cela fait beaucoup de cordes à votre arc. Comment arrivez-vous à concilier tout ceci ?
Il n’y a pas de conciliation à faire parce que tout cela forme l’art. Tout ce que vous avez cité fait partie de l’art et les arts sont complémentaires, donc on peut porter toutes ces casquettes sans problème. Dans le cinéma, il y a la musique, l’animation demande la musique, pour ce qui est du mannequinat, quand on défile, c’est sur fond de musique donc voilà. Moi je fais tout ceci, je ne me débrouille pas mal.
Dans le domaine musical, combien d’années totalisez-vous à ce jour avec combien d’albums au compteur ?
Je totalise 20 ans. C’est comme si c’était hier et j’ai deux albums et plusieurs singles à mon actif.
Lorsque vous jetez un regard sur votre parcours musical, quel commentaire faites-vous ?
Tant qu’on vit, on ne finit jamais d’apprendre et se satisfaire de ce qu’on a déjà appris, c’est bien mais il faut être plutôt focus sur ce qu’on aimerait continuer à accomplir. Pour ce qui est du bilan, je ne dirai pas qu’il est négatif parce qu’on accomplit ce qu’on peut accomplir, selon la force que Dieu nous donne. Pour ma part, je pense avoir accompli ce que je devais accomplir en 20 ans et j’espère pouvoir en faire pour les vingt autres années à venir voire plus. Donc, je peux dire que ça va, je ne désespère pas de mon bilan.
Vous avez récemment annoncé la fin du tournage du clip « Sitala ». Est-ce un single ? Qu’est-ce que vous aborder dans cette chanson ?
« Sitala » n’est pas ma chanson, mais la chanson du Maréchal des Logis Sanou Salaka Vincent, plus connu sous le nom d’artiste Salaka Vince, que j’ai aimée, qui a bercé mon enfance. C’est une chanson pleine de belles mélodies, qui dégage de belles émotions et puisqu’il chante en langue, cela me touchait et je n’ai pas pu résister à la tentation de reprendre cette chanson où on parle de cohésion sociale, de tolérance, d’amour envers les uns et les autres. J’ai été touchée par le beau message qui y est véhiculé parce que, pour moi, je trouve que nous devons être capables de vivre ensemble dans la diversité, avec nos différences, ce qui fait d’ailleurs la beauté du monde. Je l’ai donc reprise à ma façon. On a fini le tournage du clip il n’y a pas longtemps et je crois que très bientôt, on va lancer le single.
Quel est votre regard sur la musique burkinabé aujourd’hui ?
Un beau regard parce que chaque génération a son style musical, ses manières de faire et la nouvelle génération a encore plus de punch avec un style qui est propre à elle et qui marche bien. La musique burkinabè est dans la cadence, dans son beau costume et on ne peut que s’en réjouir.
Le 27 mars dernier, l’Assemblée législative de transition (ALT) a adopté le projet de loi portant statut de l’artiste. Comment avez-vous accueilli cela ?
En tant qu’artiste-musicienne, je trouve que c’est une bonne nouvelle car c’est un projet sur lequel les acteurs culturels et le ministère en charge de la culture étaient en train de travailler pour aboutir à quelque chose de consistant. J’ai été contente quand le projet de loi a été voté par les députés de l’ALT. Il le fallait parce que chaque corporation bénéficie d’un statut. Nous faisions partie de ces corporations qui n’en n’avaient du tout. Ce qui ne nous valorisait pas, mais laissait penser que notre profession n’était pas reconnue comme un travail générant des ressources. Or, nous aussi contribuons au payement des impôts faisant de nous des citoyens engagés dans le développement de notre pays. Par ailleurs, nous sommes des ambassadeurs car à travers la musique, nous faisons voyager l’identité culturelle du Burkina, nous mettons en valeur ce que nous avons de beau au Burkina Faso. Si ce que nous faisons est reconnu et que nous avons désormais un statut, cela ne peut que nous réjouir. Espérons que les différents paramètres seront bien pris en compte pour nous permettre de vivre dans la dignité. Déjà, félicitations à tous les acteurs qui ont permis que ce projet de loi voie le jour et soit voté par les députés.
Quels sont vos projets à court et moyens termes ?
Je pense que je n’ai pas un projet personnel, mais un projet qui concerne tous les Burkinabè : celui de s’unir pour que la paix et la stabilité reviennent au pays. Peut-on parler de projet actuellement au regard de la situation du pays ? Je ne le pense pas. Quand la paix va revenir, nous pourrons penser à nos projets personnels. Pour l’instant, je me concentre sur le single « Sitala » qui parle de paix et de cohésion sociale et j’estime que ce sera une manière pour moi de contribuer à sensibiliser et à faire comprendre que la paix est la seule chose que nous devons préserver à tout prix dans ce monde.
Quel message à l’endroit de vos fans ?
Propos retranscrits par Kéren Emmanuella LANKUANDE
(Stagiaire)