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Crise sécuritaire au Burkina : A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles

 Dans la déclaration ci-dessous, le mouvement Hamaschiach in you, au regard du contexte sociopolitique sur fond de crise sécuritaire dans notre pays, appelle les uns et les autres à la pondération. Selon lui, à situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles.

 Le mouvement Hamaschiach in you après sa conférence de presse du 8 février 2022 sur la situation nationale sonne pour la énième fois l’alerte par la déclaration que voici.

En rappel, Hamaschiach in you (l’amour du prochain en toi), à la conférence de presse du 8 février 2022 avait attiré l’attention de la Transition sur le fait qu’elle communiquait peu et que le peuple burkinabè attendait plus de clarification.

Malheureusement quand elle a commencé à communiquer, beaucoup de maladresses et d’écarts ont émaillé les propos dont les plus médiatisés ont été ceux tenus à la rencontre avec les forces vives du Houet.

Face à un peuple déboussolé et inquiet, le Mouvement a réaffirmé l’urgence d’aller à une réconciliation en prenant en compte toutes les composantes de la société.

Nous avons salué la tentative bien qu’infructueuse du président de la Transition de réunir les anciens chefs d’Etat, mais, avons déploré la précipitation dans l’organisation de cette rencontre et le manque de communication pour préparer l’esprit des burkinabè avec un ordre du jour clair et connu d’avance.

La seule communication a consisté à faire un communiqué pour annoncer la rencontre et préciser que le cours de la justice ne sera pas compromis, alors que certains d’entre eux sont sous le coup de mandat d’arrêt.

Résultat, sur cinq (5) anciens chefs d’Etat annoncés, deux ont répondu à l’appel. Et le peuple burkinabè à ce jour ne peut dire ce qui a été discuté avant que l’ex- président Blaise Compaoré ne regagne la Côte d’Ivoire.

La question que le mouvement se pose est celle de savoir si le président Isaac Zida a bénéficié des mêmes garanties que le président Blaise Compaoré.

Nous pensons que non ! Ceux qui ont empêché le président Roch Marc Christian Kaboré d’aller à ladite rencontre sont-ils contre la réconciliation? Si oui, qu’elle solution ont-ils pour ramener la paix au Faso ? Si non, comment peut-on aller à une réconciliation si nous rejetons tout dialogue, sauf si le président Roch a un agenda caché.

L’Eternel, le créateur de toute chose nous a donné le libre arbitre ; c’est à nous de choisir, il ne descendra pas pour faire la paix, à notre place, mais il nous accompagnera si nous faisons le choix de la paix, donc du pardon car l’humilité précède la gloire.

Le Nabi (Prophète supérieur) Melchizedeck Maranatha Mashia’h a coutume de dire : « Le pardon n’est pas un verbe qu’on conjugue mais un acte qu’on pose dans l’humilité de l’âme, de l’esprit et du corps ».

Cependant, nous avons l’impression que le peuple burkinabè veut une chose et son contraire, ou du moins l’élite burkinabè veut une chose et son contraire.

Or, ceux qui souffrent le plus au Faso aujourd’hui sont les Personnes déplacées internes (PDl), les blessés du terrorisme (civils comme

militaires), les sans-abri. Ils ne font pas partie de l’élite, des Hommes politiques ou personnes influentes. Ces personnes n’ont absolument rien à faire avec les principes retardateurs de la paix du genre vérité-justice-réconciliation.

Parlant de ce triptyque, au moins durant le régime du président Roch Marc Christian Kaboré, le canevas de la réconciliation était vérité­-justice-réconciliation, même si ce canevas ne correspondait pas à la vision de Hamaschiach in you qui est vérité-réconciliation ou encore dialogue-vérité-réconciliation.

Curieusement avec la Transition, il n’y a plus de canevas. Est-ce la réconciliation tout court ? Vérité-justice-réconciliation ? Vérité et réconciliation ? Dialogue entre chefs d’Etat et réconciliation ? C’est l’impasse totale.

Concernant la stratégie militaire, des zones d’intérêt militaire ont été créées avec interdiction pour la population d’y avoir un regard trop pesant.

Le mouvement Hamaschiach in you s’inquiète de cette situation et se demande si la collaboration entre la population et les FDS a pris fin ou prendra fin avec l’opérationnalisation de ces zones.

Le mouvement Hamaschiach in you réaffirme que c’est dans le dialogue, la vérité et la réconciliation qu’il y aura une paix pour la Nation et que la stratégie compte beaucoup, car on ne peut demander à un ancien chef d’Etat qui est en exil, qui vit dans une quiétude relative, de venir aider à trouver une solution à la situation catastrophique du pays et lui dire en même temps, indirectement, qu’il va après le dialogue aller en prison, et celui-ci va se précipiter pour prendre le premier avion. Non !

Dans tous les cas, aucune institution, aucune corporation, aucun parti

politique ou OSC ne peut bloquer la vie et l’avenir d’une nation. D’où, il suit que l’intérêt de la nation prime sur les institutions et les intérêts égoïstes.

C’est pourquoi, l’un des objectifs du mouvement étant l’éveil patriotique, nous :

– constatons que la méchanceté, l’intérêt individuel, les querelles de personnes à personnes ont pris le pas sur l’intérêt supérieur de la nation ;

– constatons que le Burkina Faso s’enlise dans la crise sécuritaire et humanitaire ;

– appelons les autorités de transition à faire des zones d’intérêts militaires des zones qui serviront réellement la nation burkinabè et non un second « Kidal » ;

– appelons les penseurs austères à modérer les principes doctrinaux et idéologiques dans cette circonstance exceptionnelle où il faut des mesures exceptionnelles de sortie de crise ;

– appelons les autorités de

transition à concrétiser la réconciliation par   des actes non équivoques et ce dans un délai raisonnable, le temps n’étant plus notre allié.

L’intérêt national doit être la seule lampe à nos pieds.

Fait à Ouagadougou, le 12 juillet 2022

Pour le Mouvement Hamaschiach in You

Le Président

 Me Ollo Larousse Hien

 

 

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