Le président du Front Populaire Ivoirien (FPI), Pascal Affi N’Guessan, a appelé le samedi dernier, Abou Drahamane Sangaré, le meneur de la faction dissidente de ce parti, à la réconciliation. Estimant que « le temps est venu de surmonter les contradictions » au sein de ce parti fondé par Laurent Gbagbo. Un appel rejeté par les radicaux du parti. L’on peut donc dire que le divorce est consommé entre les deux camps. Les accointances de Affi N’Guessan avec le pouvoir actuel sont vus d’un très mauvais œil par ces radicaux qui l’accusent de travailler à diviser le parti. Et si les choses devraient en rester là, les deux camps contribueraient à fragiliser davantage le Front Populaire Ivoirien qui, pourtant, a besoin de prendre toute sa place au sein du paysage politique ivoirien. Du reste, c’est en s’unissant que le parti pourrait réaliser un score honorable aux futures élections législatives et municipales qui ont lieu dans moins de 3 mois. Plus que jamais, c’est l’avenir de ce grand parti qui est en jeu, face au manifeste impossible remariage entre Affi N’Guessan et les radicaux. Si les deux factions rivales ont pu accorder leurs violons autour d’un objectif commun qu’est la libération de Laurent Gbagbo, c’est la preuve qu’elles peuvent se rassembler à nouveau pour aller à la reconquête de quelques sièges à l’Assemblée nationale.
Le mal est plus profond qu’on le croit
Mais pour y arriver, elles devront taire leurs divergences et s’accorder sur l’essentiel en prenant, chacune, des initiatives pour minimiser les risques que leurs contradictions internes leur font courir quant à la survie du parti. Avec ce clash, le FPI risque de faire de la figuration aux futures élections et d’ouvrir à cet effet, un boulevard au RHDP qui ne se fera pas prier pour rafler le maximum de sièges à l’hémicycle. Cette crise au FPI vient rappeler à tous, la question d’une véritable réconciliation en Côte d’Ivoire. Jusque-là, on pensait que les antagonismes relevaient de deux camps. Celui des partisans du RDR d’Alassane Ouattara opposé à celui du FPI de Laurent Gbagbo. Mais l’appel infructueux de Pascal Affi N’Guessan à l’unité au sein du parti, vient de livrer une autre facette de la crise ivoirienne. En effet, le mal est plus profond qu’on le croit et ceux qui rêvaient de voir la Côte d’Ivoire retrouver son unité, sa cohésion et sa stabilité afin que les élections à venir, puissent se tenir dans la paix, la sérénité et la transparence, devront encore patienter, les acteurs politiques ivoiriens, notamment du FPI ayant refusé de fumer le calumet de la paix.
Seydou TRAORE