La confédération paysanne du Faso (CPF) a organisé un point de presse ce 18 février 2022 à Ouagadougou. Cette conférence a porté sur le bilan de la campagne agricole 2021–2022 dont le bilan est jugé déplorable à entendre la Confédération. Elle invite les nouvelles autorités à prendre des mesures urgentes.
Depuis l’année 2016, la Confédération paysanne du Faso (CPF) s’est dotée d’un observatoire des exploitations familiales agricoles qui lui permet de faire le suivi de l’évolution de la campagne agricole. De ce suivi, il ressort que plus de 60% des exploitants agricoles ont estimé la campagne agro-sylvo-pastorale 2021-2022 mauvaise. Mais spécifiquement le constat dans les régions du Nord, Centre-nord, Centre-est et l’Est est encore plus déplorable car c’est plus 80% des exploitants qui l’estiment négative. Ce qui est estimé à une baisse de productions céréalières de 9%, selon le résultat prévisionnel du ministère en charge de l’agriculture.
Marc Gansonré, secrétaire général de la CPF a montré cette gravité en ces termes « Au regard de leurs propres productions vivrières, environ 67% des exploitants familiaux estiment ne pas pouvoir couvrir leur besoins alimentaires. En conséquence, selon le cadre harmonisé, près de 2,7 millions de personnes pourraient avoir besoin d’une assistance alimentaire d’ici le mois d’aout 2022. Soit 12% de la population ».
Pour la CPF, cette mauvaise campagne agricole s’explique par plusieurs facteurs qui sont entre autres les longues poches de sécheresses et la baisse de la pluviométrie dans la plupart des régions du pays, le déplacement des population, la pandémie qui impact négativement les activités commerciaux et les échanges commerciaux.
A en croire la Confédération paysanne du Faso, les répercussions de cette mauvaise campagne se font sentir déjà sur le marché à travers la flambée des prix. A cela s’ajoute les difficultés d’approvisionnement des unités de transformation et des industries agro-alimentaires.
La CPF a saisi de l’occasion pour inviter les nouvelles autorités à prendre des mesures urgentes sur la situation alimentaire très précaire qui sévit déjà. Elle préconise de prendre des mesures immédiates pour le renforcement du stock de sécurité et d’intervention, la fourniture de vivres aux ménages vulnérables et aux agriculteurs déficitaires, la sécurisation de l’ensemble du territoire, le retour des personnes déplacées internes dans leurs localités d’origine.
La CPF a montré enfin sa disponibilité à accompagner les autorités dans la conception et la mise en œuvre des politiques et stratégies agricoles.
Ahoua KIENDREBEOGO
(Stagiaire)