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COTE D’IVOIRE : deux journaux d’opposition suspendus

Les quotidiens « La Voie Originale » et « LG Infos » ont été sanctionnés par le Conseil national de la presse pour avoir évoqué l’existence de « prisonniers politiques » en Côte d’Ivoire.

Les lecteurs de La Voie Originale et de LG Infos, deux quotidiens proches de l’ancien président Laurent Gbagbo, vont devoir être patients. Depuis ce jeudi 14 décembre, les deux titres ne sont plus dans les kiosques ivoiriens, ils ont respectivement été suspendus pour douze et six parutions par le Conseil national de la presse (CNP).

Objet du délit : le terme de « prisonniers politiques » en Une de ces journaux, explique le CNP dans un communiqué. Le 29 novembre dernier, alors que s’ouvre le sommet Union européenne-Union Africaine à Abidjan, La Voie Originale titre ainsi « Bienvenue au pays des exilés et des prisonniers politiques ! », et publie des photos de l’ancien président Laurent Gbagbo, de sa femme, Simone, et de trois anciens ministres, Charles Blé Goudé, Assoa Adou et Lida Kouassi, avant d’imprimer à l’intérieur de ses pages une liste de 197 noms de personnes présentées comme des « détenus politiques ».

« Manque de rigueur » contre « musellement de la presse »

Une affirmation « contraire aux déclarations du gouvernement », note le CNP, qui souligne un manque de « rigueur » du journal. « Ils ne peuvent se contenter d’affirmations », explique Raphaël Lakpé, le président du CNP.

« Il faut qu’ils apportent des preuves de ce qu’ils écrivent. Par exemple, LG Infos a aussi décrit des scènes de tortures dans les prisons ivoiriennes qui n’ont jamais existé, ce n’est pas possible de faire cela. », poursuit-il, assurant que la presse pro-gouvernemental et la presse d’opposition sont traitées de la même façon par son instance.

« Nous n’avons commis aucune faute professionnelle », se défend César Etou, le directeur de publication de La Voie Originale. « Ce n’est pas parce que le gouvernement affirme quelque chose que c’est vrai. Les autorités cherchent à museler la presse et à faire taire toutes les voix qui critiquent le gouvernement », dénonce-t-il.

Cette suspension – qui n’est pas une première depuis sa création en juillet 2016 – est un coup dur pour le journal qui estime le manque à gagner à 25 millions de Francs CFA (environ 38 000 euros).

Presse verte contre presse bleue

L’emploi du terme de « prisonnier politique » est l’objet d’un bras de fer récurrent entre le gouvernement ivoirien et l’opposition. Hasard du calendrier, Michel Gbagbo, le fils de l’ancien président, doit comparaître devant le tribunal d’Abidjan ce vendredi pour l’avoir employé lors d’une interview.

À plusieurs reprises, Alassane Ouattara le président ivoirien a en effet déclaré qu’en Côte d’Ivoire personne n’était détenu du fait de ses opinions politiques, soulignant que tous les détenus étaient poursuivis pour avoir commis des crimes ou des délits.

Très politisée et virulente, la presse ivoirienne est divisée entre la « presse verte », favorable à la majorité, et la « presse bleue », proche de l’opposition.

Jeuneafrique

 

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