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Côte d’Ivoire : cinq choses à savoir sur le nouveau gouvernement

Un gouvernement très politique, des tensions au sein du RHDP, des arrivées et départs qui interrogent ou encore de probables conflits de compétence… Voici les cinq choses à savoir sur le nouveau gouvernement d’Amadou Gon Coulibaly, formé mardi 10 juillet.

La Côte d’Ivoire dispose d’un nouveau gouvernement depuis ce mardi 10 juillet. Un changement éminemment politique, qui risque de calmer difficilement les tensions entre alliés. Entre perdants et gagnants, ne faut-il pas craindre de futurs conflits de compétence ? Voici cinq choses à savoir sur ce nouveau gouvernement.

1. Un gouvernement politique

Ce qui frappe immédiatement, c’est son nombre : 36 ministres, dont le Premier ministre, cinq secrétaires d’État et deux ministres auprès du président de la République. Ce « gouvernement pléthorique », dénoncé par des médias proches de l’opposition, est essentiellement politique : il est dominé par le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, mouvance présidentielle).

Le Rassemblement des républicains (RDR d’Alassane Ouattara) se taille la part du lion, avec 25 postes, contre 12 pour le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI d’Henri Konan Bédié), deux pour l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI).

Les petits partis, comme le Mouvement des forces d’avenir (MFA) et le Parti ivoirien des travailleurs (PIT), disposent respectivement d’un poste de secrétaire d’État et de ministre. Quant à la société civile, deux postes lui ont été attribués.

2. Tensions au sein du RHDP

Manifestement, ce nouveau gouvernement ne devrait pas apaiser les tensions entre le président Alassane Ouattara et son grand allié Henri Konan Bédié. « En reconduisant les ministres initiateurs de « Sur les traces d’Houphouët-Boigny », courant politique désapprouvé par Bédié, Ouattara fait un affront à son allié. Par ailleurs, contrairement à ses habitudes, le président de la République n’a pas pris soin, pour la formation de ce gouvernement, de demander une liste de ministrables au président du PDCI. Cela va laisser des traces », commente un proche de Bédié, interrogé par Jeune Afrique.

Selon certaines indiscrétions, le PDCI pourrait soit ne pas commenter la présence de certains de ses cadres au gouvernement, soit prendre acte. Une attitude que pourrait aussi observer Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale, qui n’a auparavant pas adoubé la nomination de Sidiki Konaté, cadre des ex-rebelles des Forces nouvelles.

3. Les gagnants

Albert Toikeusse Mabri, président de l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI), signe son retour au gouvernement. Il hérite néanmoins d’un portefeuille relativement chahuté : l’Enseignement supérieur, secoué depuis des mois par une série de grèves autant de la part d’étudiants que d’enseignants.

Le remaniement a également été bénéfique pour une commune d’Abidjan : Attécoubé. Son maire (PDCI), Paulin Claude Danho, a été nommé ministre des Sports et son député (UDPCI), Laurent Tchagba, ministre de l’Hydraulique.

4. Les perdants

Grand perdant de la dissolution du gouvernement : Amadou Soumahoro. Nommé ministre des Affaires politiques, il y a à peine deux mois, il a été remplacé par Gilbert Koné Kafana, qui est désormais chargé des Relations avec les institutions de la République.

De même, s’il est vrai que Bruno Koné a été personnellement missionné par Ouattara pour mettre de l’ordre au ministère de la Construction, miné par la corruption, dit-on, il a tout de même été évincé de son poste de porte-parole du gouvernement, au profit de Sidi Tiémoko Touré, dont le passage au ministère de l’Emploi des jeunes n’a pas été très convaincant.

 5. De futurs conflits de compétence ?

La création de nouveaux postes ministériels soulève également la question des réelles attributions. Certains ministères semblent en effet relativement comparables à ceux déjà existants. Ainsi, quelle sera la mission précise du ministre de la Ville (François Albert Amichia), alors qu’il existe déjà un ministère de l’Assainissement et de la Salubrité (dirigé par Anne Désirée Ouloto), un ministère de l’Environnement et du Développement durable (Joseph Séka Séka) et un ministre chargé de l’Urbanisme (Bruno Nabagné Koné) ?

De même, le citoyen ordinaire a du mal à cerner les nuances entre le ministère chargé de l’Entretien routier et celui des Transports.

 

Source: Jeune Afrique

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