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CONGO BRAZZAVILLE : Sassou cherche des poux sur le crâne rasé du Général Mokoko

 

Le Général Jean-Marie Michel Mokoko, détenu depuis la mi-juin dans le cadre d’une procédure judiciaire pour atteinte à la sûreté de l’Etat, n’est pas encore au bout de ses peines. En effet, les charges qui pèsent contre lui, ont été alourdies le 17 août 2016, avec une nouvelle inculpation : « incitation et trouble à l’ordre public ». Et ce, au moment même où la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Brazzaville s’apprêtait à examiner sa demande de mise en liberté provisoire. Vous l’aurez compris. Sassou veut à tout prix chercher des noises à celui-là qui fut son ancien chef d’état-major et qui a osé lorgner son fauteuil de président. Ayant compris que le Général Mokoko risque de se tirer d’affaire, il fait feu de tout bois pour le maintenir en prison pour, de ce fait, lui nuire politiquement. C’est dire s’il ne fait pas bon être opposant au Congo Brazzaville. Et là où le bât blesse, c’est que la Justice congolaise elle-même se rend complice en prenant fait et cause pour le dictateur. Ce qui est dommage non seulement pour le pays, mais aussi pour la démocratie dont le renforcement passe par une véritable indépendance de la Justice.

On note une volonté farouche de Sassou de museler toute voix discordante au Congo

En tout cas, les choses vont de mal en pis pour ce candidat malheureux à la dernière élection présidentielle. Et l’homme devait s’y attendre. Car quand on s’oppose à un dictateur comme Sassou, on doit s’attendre à voir des vertes et des pas mûres. Ainsi va la politique dans les républiques bananières. Du reste, à en croire l’avocat du Général Mokoko, le chef d’inculpation retenu est « sans fondement juridique », puisqu’« il se fonde sur la loi régissant les partis politiques ». Or, le Général n’est affilié à aucun parti politique. Selon toute vraisemblance, en s’acharnant contre Mokoko,  Sassou cherche des poux sur un crâne rasé. Pour le Général, la traversée du désert n’est donc pas près de prendre fin. Le dictateur peut décider de faire inculper Mokoko et le condamner, quitte à le gracier quelque temps plus tard ; histoire de laisser croire à l’opinion congolaise qu’il sait se montrer bon prince. C’est ainsi qu’agissent les satrapes du continent, soutenus dans leurs lubies par une Justice aux ordres.

Françoise DEMBELE

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