L’Unité d’Action Syndicale du Burkina Faso (UAS) a organisé, ce jeudi 20 février 2024 à Ouagadougou, un atelier pour la négociation collective sur la convention du secteur de la sécurité privée et de gardiennage. Cette convention collective a pour but de favoriser une meilleure condition de travail et de garantir les droits fondamentaux des travailleurs du secteur du gardiennage et de la sécurité privée. La cérémonie d’ouverture de l’atelier a été présidée par Inoussa Nana, Secrétaire général des Forces Ouvrières de l’Union nationale des Syndicats et superviseur de ce projet de l’ UAS.
Le secteur de la sécurité privée et du gardiennage, bien qu’il soit un important pourvoyeur d’emploi, reste un secteur, où les travailleurs ont des conditions de travail précaires. « Malgré l’importance de ce secteur en termes d’emplois crées et prestations fournies, c’est le milieu où les travailleurs sont mal payés, mal traités et où les droits fondamentaux au travail sont bafoués », a déclaré le secrétaire général des Forces ouvrières de l’union nationale des syndicats et superviseur de ce projet, Inoussa Nana. A l’en croire, cet atelier de l’ UAS a pour objectif d’amender le document de la convention collective consolidée et de renforce les capacités des délégués du personnel et responsables syndicaux, en technique de négociation collective.
En 2017, un projet de convention avait été proposé par la Centrale syndicale Force Ouvrière/ Union Nationale de Syndicats à travers le Syndicat National du Secteur de la Sécurité Privée (SYNASEP) mais ce projet a été avorté parce que les employeurs ont refusé que ce soit les travailleurs qui proposent la convention, a expliqué Inoussa Nana.
« La sécurité et la protection des personnes, des biens mobiliers et immobiliers, constituent le cœur de métier des sociétés de sécurité privée et de gardiennage. Les vigiles et gardiens représentent une source de sécurité supplémentaire, indispensable et sollicitée par les services publics, privés et les particuliers », a martelé Adama Sanou, représentant Mme Kattia Paredes Moreno, spécialiste principale ACTRAV au bureau pays d’Abidjan-OIT. Il a déploré les abus et les licenciements injustifiés dus à l’absence de contrat de travail formel, ainsi que le non-respect du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) et du salaire catégoriel de base. Il a également dénoncé les traitements arbitraires et discriminatoires, qui engendrent des disparités et des tensions au sein du secteur.
Par ailleurs, il a souligné la précarité des conditions de travail, marquée par des horaires longs et irréguliers, ainsi que des environnements parfois dangereux. Enfin, il a insisté sur le fait que les travailleurs du secteur de la sécurité privée bénéficient rarement d’une protection sociale, ce qui inclut l’absence d’assurance maladie et de couverture en cas d’accident ou de maladies professionnelles.
Pour Adama Sanou, cet atelier est une étape essentielle vers l’adoption d’une convention collective qui va garantir des conditions de travail décentes pour les travailleurs du secteur. Toute chose, selon lui, qui va contribuer à la stabilité et à la prospérité du secteur.
Rokiatou OUEDRAOGO (Stagiaire)