Le 13 décembre prochain, le Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques (CODMPP) et la Coalition nationale de lutte contre la vie chère (CCVC) commémoreront le 26e anniversaire de l’assassinat de Norbert Zongo et des ses compagnons. Face à la presse ce 6 décembre 2024, les deux structures ont déballé le programme des activités prévues. La conférence de presse a également été l’occasion pour un des avocats de la famille de Norbert Zongo, Me Prosper Farama, de demander que le jugement soit fait par contumace.
Dans exactement une semaine, jour pour jour, cela fera 26 ans que le journaliste Norbert Zongo, et ses trois compagnons d’infortune, ont été assassinés sur la route de Sapouy. 26 ans que la vérité et la justice concernant ce crime crapuleux, se fait toujours attendre alors que nombreux étaient ceux qui espéraient voir jugé ce dossier courant cette année 2024. Mais cela n’a pas été le cas, mieux il n’a pas bougé d’un iota depuis le prononcé de l’arrêt de la Cour européenne des droits de l’Homme, le 7 septembre 2023, qui s’opposait à l’extradition de François Compaoré, principal suspect dans le dossier, de la France vers le Burkina. Pour le CODMPP et la CCVC, trop de temps a été perdu, et la seule alternative raisonnable qui s’offre est celle du jugement par contumace. “ Nous avons toujours dit, et je pense que les familles sont dans cette même logique, que l’idéal serait que François Compaoré puisse comparaitre pour ce jugement. Parce que ce qui est recherché essentiellement, c’est la vérité et la justice dans cette affaire. Ce n’est pas de la vengeance. Donc ç’aurait été bon qu’il puisse être là pour dire sa part de vérité concernant cette affaire puisqu’il est le principal suspect, celui dont le nom est constamment cité avec son frère ainé, l’ancien président, dans l’assassinat de Norbert Zongo. Mais nous avons aussi ajouté qu’à l’impossible, nul n’est tenu même pas la justice… Si François Compaoré ne peut pas être extradé, il faut quand même, à un moment donné, prendre la responsabilité de juger cette affaire. Et cela peut se faire, la loi le prévoit. On peut juger par contumace, donc par défaut, la personne n’étant pas présente. Nous pensons qu’à ce stade actuel, il serait bon peut-être d’y aller. Quel est cependant l’obstacle ? Je dois vous avouer qu’en tant qu’avocat des parties civiles, il nous est difficile de vous dire quel est l’obstacle. Parce que ce n’est pas nous qui détenons le dossier. Il y a un juge d’instruction qui l’a et c’est lui qui devrait pouvoir dire à l’opinion burkinabè et internationale intéressée par ce dossier, où on en est. Si on peut le juger ou on ne peut pas le juger. Nous pensons que le défaut d’extradition de François Compaoré a pu faire trainer le jugement de cette affaire mais notre souhait est, et nous le réitérons, c’est qu’il serait bon qu’au plus tôt possible, cette affaire soit jugée, avec ou sans François Compaoré”, a tranché Me Prosper Farama, un des avocats dans le dossier Norbert Zongo.
En attendant ce jour, les coordinations du Collectif et la CCVC comptent maintenir allumé le flambeau de la lutte pour la vérité et la justice, comme c’est le cas depuis maintenant 26 ans. Pour ce 26e triste anniversaire, plusieurs activités sont au programme. A Ouagadougou, le 13 décembre, dès le coup de 7h, il est prévu un rassemblement au cimetière de Gounghin pour un dépôt de gerbes de fleurs suivi du recueillement et de l’hommage à Norbert Zongo et ses compagnons, à Flavien Nébié, aux martyrs de l’insurrection populaire et de la résistance au putsch de 2015 et à toutes les autres victimes. A 9h, il y aura une conférence publique à la Bourse du travail de Ouagadougou sur le thème : “ Etat des lieux des droits humains et des libertés dans le contexte de crise sécuritaire : enjeux et perspectives pour la lutte du peuple”.
La Commémoration de ce 26e anniversaire se tiendra sous le thème: « Face à la crise sécuritaire et ses conséquences négatives sur les populations, commémorons le 26e anniversaire de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo et ses compagnons autour de la lutte contre l’impunité et la défense des libertés démocratiques« .
Pour un succès éclatant de cet évènement, un appel à la mobilisation a été lancé à l’endroit de tous les démocrates révolutionnaires, aux patriotes et aux militants des deux structures.
Colette DRABO