Un groupe de militants du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) sanctionnés lors du 22 septembre 2019 (22 des 27) a animé une conférence de presse ce 21 octobre pour se prononcer sur les derniers développements de la situation après les lettres du fondateur, Blaise Compaoré, demandant au président dudit parti, Eddie Komboïgo, de rapporter les sanctions. Selon les conférenciers, en ce qui les concerne, ils sont résolument engagés à respecter la volonté d’apaisement exprimée par le président d’honneur.
Un mois après leur exclusion ou suspension du parti et 10 jours après les lettres du fondateur, Blaise Compaoré, 22/27 des militants sanctionnés du CDP ont rencontré la presse pour donner des informations précises et claires sur les dispositions qu’ils ont prises pour donner suite aux orientations fixées par le président d’honneur. Selon les conférenciers, les orientations prises par le président d’honneur visent à reconstituer la famille CDP, à rassembler tous les militants, à préserver la cohésion et l’unité du parti avec pour finalité « de mettre le CDP dans les meilleures conditions pour affronter les prochaines échéances électorales ». En tout cas, ils ont avoué avoir pris la résolution de « respecter les directives du fondateur, sans aucune réserve ». Comme signe de leur bonne foi, ils ont confié que ceux de leur groupe qui avaient introduit des recours auprès de la justice pour des griefs ont invité leurs avocats à arrêter les procédures. « En ce qui concerne notre groupe, les choses sont simples et claires : les demandes en justice seront retirées », a affirmé Léonce Koné.
Comment se passera désormais la cohabitation avec la direction du parti après la décision du fondateur enjoignant le président Eddie Komboïgo à rapporter les sanctions ? A cette question d’un journaliste, Léonce Koné a répondu : « je ne sais pas comment va se passer la cohabitation. Nous avons expliqué que nous sommes dans un esprit de bonne volonté, appliquant les recommandations du président Compaoré, engagés désormais dans un dialogue franc, courtois… Donc on verra comment les choses vont se passer ». Et le député Yahaya Zoungrana d’ajouter : «…Si les conditions suite aux lettres du fondateur sont remplies pour que les difficultés soient traitées en interne, il va de soi que la cohabitation sera facile ». Après les orientations du fondateur, les militants sanctionnés soutenant mordicus la candidature de Kadré Désiré Ouédraogo (KDO) pourtant à l’origine de la crise au sein du parti, vont-ils surseoir à ce soutien ? A interrogé un autre journaliste. « Ma réponse est non. Nous avons décidé les uns et les autres, depuis plusieurs mois, voire des années, de soutenir KDO face une échéance politique importante à la fois pour le CDP mais également pour l’ensemble du Burkina. Nous allons continuer ce soutien et nous allons, avec nos camarades du CDP, voir comment est-ce que nous pouvons gérer cette question lorsque viendra le moment pour le CDP de désigner la personne à investir », a rétorqué M. Koné qui s’est empressé de préciser : « Nous sommes des gens responsables et avons fait un choix politique. Nous allons continuer à le défendre ». Quid des deux personnes démissionnaires du parti, à savoir Boureima Badini et KDO ? Pour Yahaya Zoungrana, l’esprit des lettres du président d’honneur est une invite au rassemblement, à la cohésion et à l’unité du parti. « Toute autre interprétation allant dans le sens d’exclure encore des militants n’est pas la bienvenue. Les deux démissions sont la conséquence des sanctions. Il va de soi que si les sanctions sont rapportées, ces démissions seront nulles et nul effet », a-t-il estimé. Mais en attendant, les militants sanctionnés sont dans l’attente de leur réintégration.
Colette DRABO