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Candidature de Seif Al Islam Kadhafi a la présidentielle Libyenne : quelles conséquences pour la Libye ?

 Ça y est ! Seif al-Islam, fils du guide libyen Mouammar Kadhafi, assassiné en 2011 lors du soulèvement populaire, a déposé, le 14 novembre 2021, le dossier de sa candidature à l’élection présidentielle de son pays, prévue pour se tenir le 24 décembre prochain. L’on pourrait dire que c’est tout sauf une surprise ce d’autant que sa candidature avait été annoncée depuis belle lurette. Mais quelles conséquences pour la Libye ? Cette candidature sera-t-elle validée? Rien n’est moins sûr. On le sait, le fils du dictateur libyen déchu est recherché depuis 2011, par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité. C’est dire si sa candidature pourrait ne pas passer comme une lettre à la poste à la Haute Commission électorale (HNEC) chargée d’organiser les élections libyennes. Sauf à fermer les yeux sur cet obstacle judiciaire. Ce qui n’est pas à exclure. Car, dans la perspective d’aboutir à des élections équitables et inclusives, la communauté internationale y compris la classe politique libyenne, pourrait faire contre mauvaise fortune bon cœur en acceptant toutes les candidatures. Certes, ce serait une prime à l’impunité mais si c’est le prix à payer pour que la paix revienne en Libye, il serait difficile d’aller contre. Cela dit, en attendant que les instances habilitées se prononcent sur la validité de la candidature de Seif al-Islam, l’on peut dire que les candidats sérieux commencent à sortir du bois. En tout cas, l’héritier de Mouammar Kadhafi ne compte pas pour du beurre. C’est un prétendant qui pourrait figurer sur la liste des candidats favoris à la présidentielle. On est d’autant plus porté à le croire que Seif al-Islam bénéficie de la sympathie de nombreuses tribus libyennes.

La présidentielle en elle-même constitue un réel espoir pour les Libyens

 C’est dire s’il pourrait, si sa candidature venait à être validée, faire mordre la poussière à bien des candidats. Du reste, ses supposées accointances avec l’homme fort de la Cyrénaïque, le maréchal Khalifa Haftar, pourraient jouer en sa faveur. En tout cas, le duo Haftar-Seif pourrait faire mal au cours de la présentielle libyenne au regard du poids de chacun des deux sur l’échiquier politique libyen. En effet, le premier dispose d’une puissance de feu à faire courber l’échine à bien des adversaires armés. Et le second dispose de solides relations et d’un trésor important de guerre devant lequel beaucoup pourraient perdre leur latin. Capturé en 2011 par un groupe armé de Zenten, puis condamné à mort au cours d’un procès expéditif, le second fils du guide de l’ex-Jamahiriya libyenne, a été libéré en 2017. C’est donc un homme chanceux, pourrait-on dire, qui se lance dans une bataille aux enjeux importants non seulement pour les Libyens, mais aussi pour la communauté internationale qui tente tant bien que mal de réparer ses erreurs commises en Libye. C’est d’autant plus vrai que l’élection présidentielle est considérée comme l’antidote au chaos libyen qui dure depuis une décennie. Le moins que l’on puisse dire, c’est que Seif al-Islam et tous les autres kadhafistes s’apprêtent à écrire une nouvelle page de l’histoire de la Libye. Et tout le mal que l’on pourrait souhaiter aux Libyens, c’est de savoir négocier ce grand virage afin de sortir le pays de son état végétatif. C’est pourquoi il parait important que l’ensemble des acteurs politiques libyens acceptent de jouer le jeu jusqu’au bout. En tout cas, il y va de l’avenir de la Nation libyenne mais aussi de celui du Sahel qui subit les contrecoups du chaos libyen. Car, il n’est un secret pour personne que le malheur du Sahel n’a d’autre origine que le sol libyen d’où se forment et s’équipent de nombreux groupes terroristes qui écument les pays au Sud du Sahara. Autant dire que la tenue de la présidentielle en elle-même constitue un réel espoir pour les Libyens, mais aussi pour tous les pays sahéliens en proie au terrorisme.

 Dabadi ZOUMBARA

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