Le traditionnel point de presse du Chef de file de l’opposition politique (CFOP) s’est tenu ce jour 8 septembre 2020, au sein de l’institution à Ouagadougou. Plusieurs sujets étaient au menu des échanges dont la question des déplacés internes, la signature de l’accord politique de l’opposition et l’utilisation des biens publics à des fin électoralistes. Ce point de presse a été animé par Amadou Diemdioda Dicko, vice-président de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) et Carlos Toé, président du Mouvement pour le changement et la renaissance (MCR).
« Le Burkina Faso traverse une grave crise sécuritaire et humanitaire depuis l’avènement du pouvoir MPP ». C’est ce qu’a affirmé d’entrée de jeu le principal animateur du point de presse du CFOP, Amadou Diemdioda Dicko, vice-président de l’UPC, ce 8 septembre 2020. En effet, les récents chiffres du Conseil national de secours d’urgence (CONASUR) montrent que le Burkina Faso compte environ 1 013 000 personnes déplacées internes. Pour ce dernier, c’est sous le régime du MPP que le Burkina vit une « telle catastrophe humanitaire ». Et pour Amadou Diemdioda, « accorder un second mandat à ce régime équivaudrait à s’enfoncer davantage dans le chaos ». Les élections couplées présidentielle et législatives approchent à grands pas. Et selon le CFOP, l’opposition politique, tout en travaillant d’arrache-pied sur le terrain, reste « très prudente pour éviter que les fraudeurs certifiés ne tentent de détourner le suffrage du peuple ». Les animateurs du point de presse se sont réjouis de la signature de l’accord politique de l’opposition qui marque l’espoir d’une véritable alternance tant attendue par le peuple burkinabè. A en croire les conférenciers, depuis la signature de cet accord historique, « c’est la panique à bord au sein de la majorité présidentielle, l’on assiste à des créations pêle-mêle de partillons et de mouvements équilibristes sans ancrage politique ». « Convaincu que le second tour est inévitable et que sa débâcle se dessine, le MPP a incité la création de mouvements se réclamant de l’insurrection et présidés par des individus qui sont restés muets sur leur gouvernance catastrophique », a laissé entendre Amadou Diemdioda Dicko avant d’inviter les Burkinabè à « demeurer sereins face aux gesticulations d’un régime en fin de vie et à punir le MPP et ses complices dans les urnes ». Il a estimé que « ce régime moribond s’accroche à tout pour espérer repousser son déclin ». Selon lui, 6 années après l’insurrection populaire, des comportements aux antipodes des aspirations des insurgés perdurent sous le pouvoir MPP. Et comme preuve, Amadou Diemdioda Dicko a indiqué que Saran Sérémé utilise les biens publics du Médiateur du Faso dont elle est la première responsable, pour battre campagne à l’occasion de ses missions officielles. Selon lui, le Médiateur du Faso a été « aperçue et filmée en train de distribuer des enveloppes d’argent et des gadgets de son parti politique, le PDC, à des habitants de Tougan », tout en les encourageant à voter le président sortant à l’élection présidentielle de novembre prochain. L’opposition politique a condamné fermement ces pratiques qui, dit-elle, ébranlent la réputation du Médiateur du Faso, une institution qui doit être d’une impartialité et d’une neutralité absolues. Elle a invité par ailleurs l’Autorité supérieure du contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE/LC) et la justice à se pencher sur les agissements de Saran Sérémé afin que les véhicules de l’Etat, les ressources publiques et les Forces de défense et de sécurité ne soient pas utilisées pour la propagande du PDC. Le « plus rien ne sera comme avant » doit s’appliquer, a conclu Amadou Diemdioda Dicko.
Kiswendsida Fidèle KONSIAMBO