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Burkina Faso: L’alliance Ensemble pour le Faso rejette le calendrier électoral proposé par la transition

Ensemble pour le Faso a appris hier, le 29 juin, que le gouvernement de la transition a fixé la date des élections en vue du retour à un ordre constitutionnel normal au 25 février 2025. Cette information a été communiquée avec une légèreté déconcertante à divers groupes de partis politiques convoqués à la Primature. 

Notre Alliance rejette cette démarche unilatérale par laquelle, le gouvernement se donne le droit de fixer de façon non consensuelle l’agenda électoral. Avant d’être un sujet technique, l’élection est une question éminemment politique. C’est en cela que le Protocole de la CEDEAO sur les élections exige que la fixation de l’agenda électoral fasse l’objet d’un large consensus au sein des acteurs politiques et de la société en général.

Il est tout de même surprenant et suspect que des militaires et des personnalités ne disposant d’aucune expérience politique et électorale s’arrogent sur des bases totalement illégitimes le droit de définir en lieu et place des acteurs politiques l’agenda électoral. A l’évidence, à voir de près, ce qui intéresse les auteurs d’une telle proposition complètement fantaisiste, c’est le souci de servir à la CEDEAO le plat chaud du consensus national afin de justifier le délai propose de la transition. Il est important de rappeler à ce gouvernement, qu’aucune légitimité ne saura supplanter celle du peuple burkinabè et de son attachement à la démocratie et au respect de ses principes.

Par ailleurs, il convient de rappeler que notre pays a une longue tradition électorale. Jamais, on a vu un gouvernement se comporter de cette manière. La fixation de l’agenda électoral a toujours été discuté et convenu avec les acteurs politiques dont le rôle constitutionnel est l’animation de la vie politique.

Au regard de tout cela, Ensemble pour le Faso informe l’opinion nationale et internationale qu’elle :

1. Rejette l’agenda électoral qui fixe les élections au mois de février 2025 ;

2. Maintient sa position pour une durée de la transition n’excédant pas 24 mois à compter de la date de prise de pouvoir par les militaires le 24 janvier 2022 ;

3. Invite les autorités de la transition qui ne disposent d’aucune légitimité populaire à traiter avec plus d’égards les acteurs socio-politiques, cela peut contribuer à cette cohésion sociale qu’elle souhaite du bout des lèvres, et a plus de stabilité au moment où le pays traverse de profondes turbulences;

4. Encourage les autorités de la transition à recadrer les objectifs de la transition en se concentrant sur les questions sécuritaires conformément à l’Appel du 29 juin 2022 des Hautes autorités de la chefferie traditionnelle ;

5. Invite à la création d’une cadre de dialogue politique sincère où doivent être discutées les questions relatives à l’agenda électoral et aux reformes électorales et politiques en vue de la refondation de notre pays.

Fait à Ouagadougou le 30 juin 2022

Le président du mois

Aziz Diallo

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