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BENIN:  des incidents liés à la discorde sur la date de fin du mandat présidentiel signalés

Cinq ans après la présidence de Patrice Talon au Bénin, l’opposition ne veut pas qu’il reste une seconde de plus. Or, la modification de la Constitution et du calendrier électoral lui donne une rallonge d’un mois et demi. Ses adversaires politiques de la diaspora appellent à descendre dans la rue. Une journée délicate qui inquiète à Cotonou, d’autant que des incidents ont été signalés dans la nuit.

Un peu après zéro heure cette nuit, des manifestations ont été signalées dans plusieurs villes. Par exemple, des pneus ont été incendiés sur la place de l’Étoile rouge à Cotonou, une voie a été bloquée un moment à Tchaourou, la ville d’origine de l’ancien président Boni Yayi. À Parakou, à quelque 450 km au nord de Cotonou, des individus à pied et à motos sont descendus dans les rues scandant : « Talon, il faut partir ! ».

Les forces de l’ordre sont intervenues pour rétablir l’ordre et les pompiers pour éteindre les incendies de pneus. Rappelons que la modification de la Constitution, initiée par Patrice Talon en novembre 2019, a changé les dates traditionnelles du calendrier électoral concernant l’élection présidentielle et l’entrée en fonction du président élu. Les nouvelles dates : 11 avril pour le vote et prestation de serment la quatrième semaine du mois de mai. Une rallonge près d’un mois et demi de jours par rapport au calendrier de l’ancienne Constitution.

Une déclaration des exilés politiques publiée ce week-end à Paris rappelait que Patrice Talon avait prêté serment le 6 avril 2016. Ils en déduisaient que depuis ce mardi matin 6 avril à zéro heure, ce dernier n’est plus président du Bénin et redevient « un citoyen normal ». Une de ces figures de l’opposition en exil, Komi Koutche, ancien ministre des Finances, appelle à manifester dans les quatre coins du Bénin.

Pour le porte-parole du gouvernement, cela ressemble à un appel à l’insurrection et le ministre prévient que le gouvernement prendra ses responsabilités. Ces derniers jours, un document de l’armée a été divulgué sur les réseaux sociaux informant que la haute hiérarchie militaire a placé les troupes en alerte maximale numéro 3. C’est « classique en période électorale », dédramatise un officier.

Cette polémique est une mauvaise interprétation, selon Alain Orounla, ministre porte-parole. « La date du 5 avril n’a plus aucun sens, ni aucun fondement juridique. Le calendrier électoral a été constitutionnalisé de même que sa prise de fonction par loi fondamentale aujourd’hui en vigueur au Bénin. Cette Constitution est écrite en français facile »

RFI

 

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