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APPEL AU DIALOGUE DE SIDIKI KABA AUX PAYS DESIRANT QUITTER LA CPI : De l’eau sur les plumes d’un canard ?

 

Quelques jours après que l’Afrique du Sud et le Burundi ont annoncé leur retrait de la Cour pénale internationale (CPI), le président de l’Assemblée des Etats parties au Traité fondateur de la CPI, a réagi. En effet, face aux Hommes de médias, à Dakar, Sidiki Kaba a appelé ces deux pays au dialogue. Sera-t-il entendu ? Rien n’est moins sûr. Faire entendre raison à un satrape comme Pierre NKurunziza qui a mis son pays sous coupe réglée et qui en a gros sur la conscience ou à Jacob Zuma qui s’est montré incapable de chausser les bottes de Mandela et qui semble désormais se chercher une planche de salut par la diversion, relève manifestement d’une gageure. Les dictateurs n’entendent que le langage de la fermeté. Vouloir négocier avec eux, c’est plutôt leur donner des ailes. Mieux, ils pourraient même voir en cet appel au dialogue, un signe de faiblesse. Un dialogue pour amener les deux hommes à changer d’avis, pourrait se révéler fort risquant car, cela pourrait les encourager à imposer leurs conditions à la CPI. Toute chose qui pourrait vider de son contenu,  le Traité de Rome. Leur départ de la CPI pourrait-il leur garantir l’impunité ? Rien n’est moins sûr. Car, l’ONU peut, en cas de crimes contre l’humanité et autres crimes graves, saisir la CPI pour qu’elle engage des poursuites contre les auteurs. Mais attention, les chances d’aboutissement d’un tel processus, sont minces à cause, comme on le sait, du droit de veto dont un des pays qui en jouissent, pourrait se servir pour empêcher la procédure d’aller à son terme. Allusion notamment à la puissante Russie.

Seuls les peuples peuvent  contraindre les princes régnants à renoncer à leurs desseins inavoués

Il semble plus facile de domestiquer un animal sauvage que de raisonner un dictateur. Les paroles du ministre sénégalais de la Justice ne sont qu’un coup d’épée dans l’eau. Zuma et NKurunziza ont achevé de convaincre, par leurs agissements à la tête de leurs pays respectifs, que le dialogue, le vrai, n’existe pas dans leur ADN. Et appeler ces derniers au dialogue, c’est leur faire trop d’honneur. L’appel de Sidiki Kaba glissera-t-il comme de l’eau sur les plumes d’un canard ? En tout cas, on est tenté de répondre par l’affirmative. Dans ce combat de dictateurs et autres dirigeants du continent noir, pour couper le cordon ombilical avec la CPI, seuls les peuples peuvent  contraindre les princes régnants à renoncer à leurs desseins inavoués. Et il est temps qu’ils se réveillent car, après tout, ce sont eux les premières victimes des dictateurs. Ils ont d’autant plus intérêt à secouer le cocotier que les Justices nationales ont montré leur incapacité à châtier les chefs d’Etat qui embastillent et tuent leurs concitoyens. Si la Justice congolaise et celle du Burundi étaient vraiment au service des populations, Joseph Kabila et Pierre NKurunziza ne seraient pas en train de se la couler douce après les massacres auxquels ils se sont livrés.

Dabadi ZOUMBARA

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