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AN 9 de l’insurrection populaire : « Tous les Burkinabè ne pensent pas de la même manière », Inoussa Ouédraogo

Dans le cadre de la commémoration de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, le Balai citoyen a organisé ce mardi 31 octobre 2023, une conférence publique sur le thème : le MPSR et les acquis de l’insurrection populaire de 2014 : consolidation ou remise en cause ? animés par Ollo Mathias Kambou et Inoussa Ouédraogo, les échanges ont permis de faire un bilan de la gestion du pouvoir par le MPSR.

Neuf ans après, où en sommes-nous ? C’est à cette question qu’ont répondu les deux conférenciers du jour, Ollo Mathias Kambou et Inoussa Ouédraogo à travers une conférence publique organisée par le mouvement Le balai citoyen, 31 octobre 2023, à Ouagadougou. Le mouvement a reconnu que des acquis ont été engrangés. Comme acquis immatériels, le premier conférencier a cité le renforcement de l’esprit d’organisation et de lutte au niveau des peuples burkinabè, le renforcement d’une conscience collective citoyenne, le renforcement d’une masse critique… Comme acquis matériels, il a relevé les réformes législatives. A cet effet affirme-t-il, près de 106 lois ont été adoptées dont les majeures sont entre autres la loi anti-corruption, la loi sur le délit d’apparence, la loi pour l’indépendance de la magistrature, la loi sur le renforcement du dispositif de l’ASCE, la dénonciation des accords militaires.

Parlant des éléments de remise en cause des acquis de l’insurrection populaire par le MPSR, Ollo Mathias Kambou a fait ressortir plusieurs points. « Du point de vue immatériel, L’avènement même du MPSR en soi est une remise en cause des idéaux de l’insurrection. Les Burkinabè espéraient avoir définitivement tourné la page des coups d’Etat et des putschs. Il y a aussi une division des Burkinabè qui s’est beaucoup renforcée avec l’avènement du MPSR 2. On catégorise les Burkinabè en patriotes et en apatrides. Ce qui contribue à fragiliser l’unité nationale. Nous assistons à une certaine intolérance émergée beaucoup plus chez les défenseurs du régime. On sent également un projet dictatorial du régime. Du point de vue matériel, nous avons le vote de la loi sur la mobilisation générale, dont la pertinence n’est pas justifiée, l’émergence des tentatives de remise en cause des libertés individuelles et collectives avec notamment la fermeture de radios, le projet de loi pour caporaliser le CSC, … ».

Pour consolider les acquis de l’insurrection populaire, des mesures devraient être adoptées, selon Inoussa Ouédraogo. « Il faut écouter tous les Burkinabè. Et tous les Burkinabè ne pensent pas de la même manière. Il faut aussi faire la promotion de la démocratie, des droits humains et des libertés. C’est aussi pour cela que les Burkinabè se sont battus depuis des années. Qu’il n’y ait pas de contradiction entre la démocratie, la liberté, les droits humains et la lutte contre le terrorisme. Tous ceux qui aiment ce pays doivent permettre à ceux qui ne pensent pas comme eux de pouvoir s’exprimer. Nous soutenons le Capitaine Ibrahim Traoré, mais notre soutien consiste aussi à lui dire ce que nous estimons être notre part de vérité parce qu’il est le président de ceux aussi qui ne pensent pas comme lui. » a-t-il confié.

Jacintha DRABO (stagiaire)

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